C’est une belle guitare claire qui nous ouvre la porte du monde électrique du très vintage Ron Gallo. Puis tout s’accélère pour introduire la voix d’un autre temps du chanteur aux cheveux tout fous. A l’image de ce disque joliment décalé!
La pochette donne le ton. Ron Gallo doit apprécier Iggy Pop, les New York Dolls et ce brillant héros qu’est Marc Bolan. Ces réfèrences sont affichées. Elles sont plutôt rassurantes. Il rappelle aussi un peu le jeune Bob Dylan par sa fougue. Elle ne fait pas peur cette jeunesse qui se nourrit de si braves ancêtres. Ils sont peut être un peu trop nombreux mais bon, ca fait chaud au coeur de voir que les gamins ne crachent pas sur le passé!
Surdoué, le petit Ron Gallo déboule donc avec un second album plein d’entrain et montre un artiste assez mature. Il connait ses classiques mais il les digère avec une maestria impressionnante. Heavy Meta est assez électrisant. Ne vous fiez pas à son look d’hurluberlu genre coton tige psychédélique.
Bien entendu, il tricote des sons bien barrés sur sa guitare pour accompagner sa robuste voix. Mais ses chansons sont écrites avec une envie gourmande qui se sent. Ron Gallo a eu un groupe de rock à Philadelphie durant une dizaine d’années. Son aspect juvénil cache un artiste qui réfléchit depuis bien longtemps. Il a donc peaufiné son style. Du garage rock finement ciselé. Il s’est trouvé!
Mais on devine aussi derrière les décibels et les coups de folie avec son bassiste et batteur, un rock teinté de blues et de folk. La construction est complexe et se révèle un peu plus à chaque écoute. C’est souvent le signe d’un grand disque. On appréciera toute la maitrise d’un morceau Black Market Eyes qui résume le talent de ce grand dadais qui devrait en ébouriffer plus d’un!
New west records – 2017