The Story of the Vivian Girls, in What is known as the Realms of the Unreal, of the Glandeco-Angelinnian War Storm, Caused by the Child Slave Rebellion, voilà l’oeuvre principale de Henry Darger à découvrir de toute urgence au Musée d’art moderne de la ville de Paris.
Bien sûr il y a l’exposition là-bas sur Warhol mais l’exposition sur ce drôle d’artiste se termine ces jours ci et il ne faut pas la manquer. Car elle réussit à nous faire aimer l’art brut. Henry Darger est le stéréotype de l’artiste brut.
Il a eu une enfance difficile et a passé beaucoup de temps dans les hôpitaux psychiatriques. Au début du Vingtième Siècle, il fut un homme en souffrance, qui a passé la plupart de sa vie à Chicago. C’est dans cette ville qu’il a imaginé une épopée de 15000 au titre si long.
Le musée expose des illustrations de ce livre fleuve et fou. Il s’inspire de dessins de comic des années 20 pour composer de larges tableaux complétement déjantés où toutes les techniques se confondent et se renforcent.
Le résultat est un détournement poétique et inquiétant des illustrations populaires. Dans son immense folie, Darger invente tout un monde cohérent. C’est seulement après sa mort que l’on découvrira ces travaux délirants et profondément originaux, dans la forme et le fond.
C’est déroutant. Parfois choquant mais on se passionne pour ses croquis comme pour ses fresques (dé)culottés et colorés. On plonge dans un désordre organisé et parfaitement illustré. Les étrangetés sont des interrogations que l’on aime creuser. La cohérence dans l’illogisme devient un spectacle. L’asocial s’est fabriqué un univers qui en très peu de dessins nous immerge. C’est étonnant et mémorable. En quelques minutes, vous serez bouleversé par ce travail de titan !
jusqu’au 11 octobre 2015 au Musée d’art moderne de la ville de Paris