Voilà ce qu’il faut imaginer chez les filles de The Julie Ruin. Il doit y avoir un petit mausolée avec quelques tiges d’encens autour des portraits de Joey Ramones, Kim Gordon et les Breeders. Entre Punk et Grunge, le groupe n’a pas su choisir. Tant mieux pour nous!
Kathleen Hanna a fondé son groupe en 2010 à New York. Son attitude et sa radicalité a tout le style de Big Apple. Elle fait un punk raide, cinglant mais très plaisant. La demoiselle est sans compromis. Avec ses copines et ses copains, ils dépouillent le rock jusqu’à son essence rebelle.
Ce n’est pas non plus de la grande subversion mais la musique du groupe rappelle que le rock peut par sa matière s’amuser à remettre en cause ou en question. The Julie Ruin a tout du groupe de sales gosses. Elles conjuguent le rock au féminin mais ca n’empêche pas un aspect mal poli mais bienvenu à leur second album qui a tout compris lorsqu’il s’agit de casser les oreilles.
Elles ne font pas un caprices, les filles de The Julie Ruin. Elles savonnent leur rock avec une patine particulière, une volonté adolescent peut être. Les chansons sont presque primaires mais elles nous séduisent malgré tout. Certains parleront sûrement de fraîcheur.
La voix est perchée mais elle est pêchue. Les instruments sont mal traités. Les rythmes sont simples mais efficaces. C’est du rock de garage bien comme il faut. Sans grande surprise mais on veut bien les écouter car tout cela ne manque pas de charme et de savoir faire. Elles ont beaucoup écouté les disques de Ramones ou des chevelus sales du grunge. Comme sur la pochette, la maison semble cabossée et un peu abimé. Ne vous en faites pas: sur les ruines, les bases sont solides!
Hardly art – 2016