Venez et visitez ce haut lieu de la consommation qui pourrait bien être un piège pour l’éternité et la damnation. Une vision acide de la vie au travail avant de virer au cauchemar pur et dur!
Les premières pages d’Horrorstör feront sourire: la vie des salariés d’un grand magasin d’ameublement. Grady Hendrix, journaliste américain, dépeint les amertumes qui se cachent derrière le showroom qui rappelle évidemment Ikea. Chez Orsk, vous pouvez vous offrir des meubles à monter qui feront tout le charme de votre appartement. Tout est fait dans le magasin pour que vous vous sentiez chez vous et que vous achetiez plus que vous ne l’imaginiez.
En face de vous, vous aurez donc des personnes compétentes et heureuses de vous vendre des armoires, des lits etc. Amy n’est plus très motivée par son travail et le management forcé de la boite. Elle fuit son patron Basil, obsédé par les procédures.
Ces deux là vont néanmoins se retrouver une nuit dans l’immense entrepôt avec quelques autres pour surveiller qui s’amuse à saboter les mises en place des salariés. Des événements bizarres ont lieu dans cette boutique et ils vont devenir cauchemardesques.
Le fond et la forme de ce livre d’épouvante sont plutôt malins! La vision du monde du travail est cinglante: l’ennui, la dépression, la lâcheté et la bêtise sont les maux des employés. Le magasin en apparence n’est qu’un cache misère.
La forme s’efforce de nous tromper puisque la mise en page se fait sous la forme d’un authentique catalogue Ikea. Mais cela n’empêche pas l’auteur de glisser vers l’horreur, assez classique mais jouissive. Car Hendrix se rappelle que le genre est surtout une façon de gonfler la réalité de manière gore et surréaliste. La critique provoque donc des frissons différents, de la satire jusqu’aux créatures de la nuit qui hantent le magasin! On évolue vers une expérience glauque, sombre et sanglante.
Quand on s’appelle Hendrix, il est bien normal que le livre soit rock’n’roll!
Milan et demi – 236 pages