Résumé des épisodes précédents: Les Etats Unis ont connu un désastre qui a profondément modifié la société: d’un coté vous avez des riches habillés comme des clowns qui jouissent du pouvoir et qui martyrisent des pauvres qui vivent comme des amish dans des districts. Pour effacer toute rébellion, les riches organisent les Hunger Games.
Des gamins s’entre-tuent pour divertir le peuple et les nantis. Venue du district 13, Katniss va surmonter cette épreuve, réveiller la colère sourde et provoquer une véritable révolte. Nous voilà donc au temps de la lutte entre les districts et le Capitole, impitoyable et protégé par une armée de types déguisés en Daft Punk.
Tirée d’une série de livres pour adolescents, la saga Hunger Games a le grand mérite de pervertir avec bienveillance ce genre de produit hollywoodien, très à la mode depuis le succès de Harry Potter et Twilight. Il y a donc une double lecture facile à remarquer: le film dépeint finalement une société du spectacle devenue dictature, une version violente d’Hollywood: ses besoins en chaire fraîche, l’illusion qu’elle projette au Monde entier, sa nature propagandiste. Pour cela, les films sont plutôt intéressants. Comme dans Matrix, l’héroïne est perçue comme une terroriste, une anarchiste, un concept difficile pour l’industrie du cinéma américain!
Mais les films sont hélas d’une rare laideur. le design, les costumes, les décors sont d’un kitsch assez renversant. Dans cet épisode on n’est pas loin du nanar italien (avec des sous tout de même) ou pire: Fortress avec Christophe Lambert, mètre étalon du naveton sympathique. Donald Sutherland est ainsi momifié. Woody Harrelson a une nouvelle perruque. Jennifer Lawrence joue l’aventurière au mental de Laura Ingalls dans La Petite Maison dans la Prairie. Une partie du casting du sexy Boogie Nights (Julianne Moore et Philip Seymour Hoffman) se retrouvent pour prononcer des discours pesants sur la liberté et le combat; fringués dans des blouses de mécaniciens.
Dans les deux épisodes précédents, on se tuait au grand air. Ici tout est confiné et un peu terne. Même l’histoire qui s’étire un peu (on a divisé le dernier livre en deux films pour cause économique évidente) est un peu timorée. Le film devient bipolaire entre le production design catastrophique et la nature un peu rebelle du récit. Cela amuse car Hollywood s’écartèle tout seul avec Hunger Games, mais à la longue, c’est désormais sans grande surprise. C’est quand le grand jour? La lutte finale? Vivement la fin!
Avec Jennifer Lawrence, Liam Hemsworth, Woody Harrelson et Julianne Moore – Metropolitan filmexport – 19 novembre 2014 – 2h