Il s’appelle Sam Fender. Son premier disque se nomme Hypersonic Missiles. Avec de tels indices, on pourrait imaginer un Texan qui adore le rock patriotique et qui rêve de faire du golf avec l’actuel crétin président des Etats Unis. Bah non, il s’agit d’une petite perle anglaise qui visiblement aime beaucoup le Boss.
Sam Fender nous rappelle le jeune héros du film Music of my life, comédie sociale où un désoeuvré des années Tatcher fait l’expérience de la musique de Bruce Springsteen.
Comment ne pas penser à lui quand on entend le saxophone, instrument proche de la nitroglycérine dans le rock’n’roll, dans le premier titre qui donne son nom à l’album? A 25 ans, le Britannique attrape tous les tics du rock eighties du Boss et le ressert à sa sauce, assez piquante et raffinée il faut le dire!
Puisque nous ne sommes pas en face d’une pale imitation du chanteur du New Jersey. Le jeune lad chronique lui aussi son quotidien et dépeint sa génération mais il le fait avec une aisance incroyable.
Il a la bonne idée d’emprunter plus aux Américains. Il rappelle effectivement tous ses songwriters qui veillent avec bienveillance sur un rock efficace mais pas idiot.
Ces chansons seront donc faites pour les salles de concert et dans le meilleur des cas, des stades. Avec sa gueule d’ange anguleuse, on s’attend pas vraiment à autant de charisme et d’assurance dans la voix. Il a une tête de boys band mais Sam Fender a surtout des mélodies qui s’accrochent obligatoirement à nous. Son goût pour les vieux tics du rock font désormais la différence. Ce premier album est une entrée en matière assez excitante. Auréolé de prestigieux prix en Angleterre, ce disque est une arme de destruction massive de mauvaise humeur, de dérision et de cynisme!
Polydor – 2019