Rosa Walton et Jenny Hollingworth ont de longs cheveux. Elles ont le regard triste, la peau blanche et des jolies lèvres dessinées. Ce sont de petites poupées de porcelaine. Elles ont 16 et 17 ans. Elles montrent une maturité hors du commun avec leur premier disque, I, Gemini!
A leur âge, on ne pouvait pas attendre une telle écriture, une impressionnante volupté et une ambiance ambiguë. Les filles de cet âge là ne sont pas des as des arrangements et de la combinaison pop et electro. Elles jouent sur leur évanescence mais leur musique est d’un sérieux étonnant.
C’est ce que l’on appelle: se prendre une claque! L’album est incroyablement riche. Les sons, les notes, les voix, tout va vous dérouter et surtout vous rassurer sur cette jeunesse qu’on accuse perpétuellement d’être un peu plus crétine que les précédentes. Nées à la fin du Siècle, Rosa Walton et Jenny Hollingworth nous introduisent dans la musique d’un nouvel âge.
Rarement on aura été touché en un seul album par tant d’inventivités. C’est le genre de premier album qui fait chavirer les coeurs et les certitudes. Leurs chansons sont remplies d’émotions et séduisent les oreilles. Avec elles, le changement c’est vraiment maintenant et qu’est ce que ca fait du bien!
Elles nous invitent dans un disque atmosphérique où la pop est une chose fragile et délicate. Ici, les meilleures copines ne sont pas des gourdasses. Elles retrouvent ce mystère qu’explorait avec poésie Sofia Coppola dans son film Virgin Suicides. Il y a quelque chose de vraiment surréaliste dans leurs compositions qui bidouillent et s’arrangent avec le classicisme.
I, Gemini force le respect. C’est un chef d’oeuvre automatique. On ne sait pas trop ce que cela donnera pour les deux artistes en herbe. Mais elles nous présentent une copie parfaite, qui dépasse toutes nos espérances et nos appréhensions. Let’s eat Grandma aiguise notre appétit! Sublime!
Transgressive – 2016