D’un coté, le chanteur énervé des Walkmen et de l’autre une tête pensante de Vampire Weekend. Hamilton Leithauser et Rostam Batmanglij s’allient pour une collection de chansons pop rêveuses.
C’est une vieille tradition: les supergroupes. Quand vous prenez la batteur de machinchose et le chanteur de Trucbidule pour jouer avec les musiciens de babiole! Cela donne des albums souvent décevants mais on a tout de même le droit à de bonnes surprises. Comme ce duo qui sort du lot entre le chanteur des Walkmen, groupe peu connu chez nous, et le pianiste chanteur de Vampire Weekend, groupe adoré dans nos contrées.
L’union fait la force. Ensemble ils apportent clairement le meilleur de leurs univers. La voix de Hamilton Leithauser est agressive, un peu cassé et tellement américaine. Il faut s’habituer. Il appartient à ses hurleurs du rock, sauf qu’il sait aussi faire dans la nuance. Le musicien Rostman Batmanglij vient avec sa science si particulière de la pop, tout en décalage.
Leurs chansons sont simples dans la forme, complexes dans le fond. Les instruments sont nombreux, libres et offrent des mélodies claires dans un joyeux bordel organisé. On dirait deux sales gosses qui voudraient s’appliquer à chanter une chanson douce mais n’y arriveraient pas. C’est très agréable car ils secouent un peu nos habitudes, avec quelques titres capricieux et souvent réussis.
Les arrangements sont surprenants mais ils nous amènent à réécouter de la pop à la sauce américaine. Cela fait du bien car il y a du coeur et de la volonté chez ces deux là. Ils ne se reposent pas sur leurs lauriers. Ils forment un duo tout à fait passionnant. Ils rappellent un peu Arcade Fire et le feu sacré qui les habitent. Ils fusionnent leurs talents avec une souplesse qu’on ne pensait plus écouter de nos jours. Une vraie bonne surprise!
Glassnote – 2016