Déclaration d’amour aux années 60, le second album de Father John Misty est planant et très cool. On en attendait pas moins de la part de ce barbu céleste!
Ancien batteur de Fleet Foxes, Jodh Tillman est devenu en solo, le Father John Misty, prêcheur qui a la tête dans les nuages et dans la musique. Celle de ses ancêtres pas si lointain: il a beaucoup écouté les Beach Boys, Crosby Stills & Nash et tous les babas cool qui ont pris un jour une guitare. Un archétype tellement assumé qu’il en devient original.
Son premier album était vraiment dépaysant. Ce second effort est nettement moins surprenant! On retrouve donc le Père et ses ouailles se lançaient dans de belles harmonies vocales et des mélodies psychédéliques mais pas trop bordéliques.
Pour la suprise, il faudra repasser. Néanmoins Josh Tillman est un surdoué. Sa nouvelle collection de chansons est réussie et nous entraîne sur un territoire ouaté, mythologique et américain dans le bon sens du terme. En bon batteur qui se respecte et s’émancipe, il semble s’inspirer du plus bourru d’entre tous, Dennis Wilson, le frère tête brûlé des Beach Boys.
Comme pas mal de bardes américains, Tillman a appris à chanter dans les Eglises avant de découvrir ce diable de rock’n’roll. Il a donc conservé cette idée de chants mystiques et élevés. Pour lui la musique est une religion. Il dresse avec ses titres une cathédrale sonore, sereine et très souvent envoûtante.
Car il sait écrire des morceaux soyeux avec voix en harmonie, tout en écho, et des orchestrations complexes sans être démonstratives. Pas de surprise si on retrouve à la production, le défenseur des Sixties, Jonathan Wilson qui apporte toute sa science aux sermons bavards et passionnants de Father John Misty. Les deux hommes font un boulot remarquable.
Ils prennent peut être un peu trop la pose mais cette déclaration d’amour, dans un monde qui en manque, merité bien votre oreille la plus attentive.
Sub pop – 2015