The XX est devenu un gros vendeur de disques! Ca s’entend!
Ce n’est pas facile de s’arranger avec le succès. On peut facilement tomber dans la démesure. On prend la grosse tête. On a des rêves emphatiques. On oublie le plaisir des débuts, des découvertes, des promesses. On se réalise mais pas forcément dans la plus grande simplicité.
Romy Madley Croft, Oliver Sim et Jamie Smith ont grandi très vite dans l’industrie de la musique. En 2009, leur album réussit à les imposer avec leur pop minimaliste et romantique. Le second confirme qu’ils sont capables de vendre des galettes.
Les tournées mènent à la grosse fatigue et le groupe prend désormais son temps pour sortir un troisième album. Ils sont bien évidemment attendus au tournant et ils reviennent avec une nouvelle formule, plus electro, plus standardisée finalement.
Après un album solo remarqué, Jamie Smith prend le contrôle du groupe et entraine ses compagnons vers une pop plus contemporaine donc moins surprenante. On se demande même s’il n’a pas écrit le disque juste pour tourner dans les magasins de fringues à la mode.
Beaucoup remarquent le changement de production mais le trio en fait désormais un peu trop. C’est trop entendu. Les voix sont toujours en harmonie mais c’est un peu téléphoné avec des rythmes et des bidouillages tout autour. De la musique de pub.
C’est très bien fait mais c’est ennuyeux. Finalement le groupe s’enferme dans les tics de son époque. La subtilité a un peu disparu. A la place, il y a de la technique et des astuces de studio. Le groupe est victime de son succès. Le trio ne surprend plus. Il assure avec sa sa formule enrichie. Il fera danser les foules sur ses titres mélancoliques. Mais ce disque n’est plus celui d’un groupe mais d’une industrie!
Young turks – 2017