Nous sommes dans les années 90. La techno et le grunge se tirent la bourre. Les smileys sourient un peu partout sur les fringues et les cheveux gras sont à la mode. Au milieu de tout ça, on avait besoin un peu de cuivres et de voix suaves. C’est ainsi qu’est apparu l’acid jazz, puis Incognito, mélange typiquement anglais de soul et jazz.
Comme c’est anglais, ce n’est pas du meilleur goût mais comme c’est sucré et très copieux, on aime bien. Au début on se régale avant que tout devienne un peu étouffant, trop énorme pour les petits estomacs! Incognito fait penser à cela: un gros bonbon bien trop coloré mais qui laisse un vrai souvenir de plaisir!
Jean Paul Maunick n’a jamais dévié de sa mission de soul grand public depuis les années 80. Son groupe a connu de nombreux événements mais il continue d’exister sans changer sa formule: une belle voix et des cuivres veloutés. Le tout sur des rythmiques assez groove. Mais de plus en plus vintage. Pas loin de la case « kitsch »
Cependant la persévérance de Maunick mérite une certaine admiration. Les albums se ressemblent. De temps en temps il y a un titre qui surclasse les autres. Pour cet album, il n’y en a pas vraiment. C’est encore et toujours de l’ acid jazz bien classique.
Il n’y a plus de grunge et la techno s’est sérieusement amélioré. Maunick reste droit dans ses bottes mais veut absolument nous faire bouger le popotin. Il y arrive mais c’est sans surprise. C’est chaloupé mais entendu. On ne s’ennuie pas mais on ne s’éclate pas non plus. Pour de la soul, cela manque cruellement de sex appeal.
A la recherche de jours meilleurs… en période de Brexit, ce titre fait sourire. A défaut d’être sexy, Incognito amuse.
Verycords – 2016