Y a pas que Aya Nakamura dans la vie musicale ! En France il y a plein d artistes bien remuants qui partagent leur passion sur de jolis disques qui devraient faire plus parler d’eux que la chanteuse préférée des radios paresseuses !
La même semaine que le nouvel album de Nakamura, rendez vous dans le rayon rock’n’roll de votre disquaire et essayez Horizon, le nouvel album de Inspector Cluzo !
Des vrais fermiers qui ont pris leurs guitares pour s’amuser et qui ne sont désormais plus une blague. Bien au contraire ! Il pèse dans le rock français, ce rustique duo.
Au fil des années, le groupe a sacrément évolué et propose des albums plus complexes mais toujours inspirés par l’aspect populaire du rock et bien entendu l’humour!
Phil et Malcom accomplissent leur devoir d’un rock un peu grassouillet mais ultra jouissif. Ça débite du riff avec une joie de vivre simple mais qui emprunte du rock blues bien chevelu et des choses plus baroques comme Faith No More. En tout cas ce terroir est joyeusement fertile !
L’ ambiance est tout autre avec Alice Lewis, même si on se promène dans un jardin perdu. C’est le titre de son album concept qui va vous réveiller.
C’est donc le pays des merveilles qui est convoqué ici. Bucolique, coloré et un peu dangereux.
Car Alice Lewis est plutôt une exportatrice de musique. La nouveauté se glisse doucement dans un classicisme qui n’ est qu’apparent. En tout cas, il s’agit bien d’un conte musical barré et captivant.
Les chansons sont annoncées par la voix de la trop rare Anne Alvaro. Elle fait le lien entre les idées folles de la musicienne qui pourrait s’essayer à une sorte d électro médiévale ! Ça peut faire peur comme ça mais c’ est assez culotté, et effectivement il y a quelque chose de merveilleux dans ce style unique. N’ayez pas peur de vous perdre dans ce jardin labyrinthique.
Moins lyrique mais tout aussi intéressant est le regard mélodique de -bat- et son album Quadrachromie. Il y a effectivement le discours d’un homme mâture sur l’existence mais surtout, lui aussi, se révèle aventureux musicalement !
Au début on se fait un peu peur en soupçonnant un ersatz de Ben Mazue ou Tim Dup mais rapidement la conversation que propose le chanteur ouvre sur une vision assez tranchée de son art. C’ est fragile et assez fort.
La bonne idée vient du soutien d’un accordéon et de synthétiseurs. Les instruments sont utilisés avec intelligence et raison. La musique sert parfaitement le propos de -Bat- qui met de la poésie entre nous, pauvres contemporains prisonniers et des réseaux sociaux !
Il évite les clichés du type en colère ou du nostalgique mal dans son époque. Ses choix artistiques sont habiles et on se sent rapidement proche de lui. Un peu plus de place sur les radios serait totalement légitime pour -Bat-. Et bien d’autres d’ailleurs !