Pour vous remettre du nanar de Darren Aronosky, Mother, je profite de cette page pour vous proposer un excellent petit film qui en dit dix fois plus que Mother et sa grande blonde obsédée par son intérieur AM/PM!
Car l’intérieur de la maison de It Comes at Night est beaucoup plus rustique. On n’est pas chez les bobos mais plutôt chez les petites gens, perdus en pleine campagne. Et pour cause: un terrible virus fait sa vendange mortelle sur la planète.
Un papa barbu protège donc sa femme et son fils dans une maison isolée, gardée par un chien courageux. L’équilibre est précaire. La mort est dans l’air. Le désespoir est omniprésent. La première scène est simple, dure mais a le grand mérite de résumer la situation.
Comme Aronofsky, le réalisateur Trey Edward Shults a de l’ambition mais sa vision, tout en économie, a une force incroyable. Au delà du postulat, ce que montre le réalisateur c’est bien l’importance et la fragilité de la famille.
Ce n’est pas un film d’horreur avec des jumpscare et des monstres. Ce n’est pas un film de virus avec des gros baveux qui courent le cent mètres en dix secondes. C’est une oeuvre sur l’inconnu et la modestie. Ce n’est pas philosophique. C’est de la bonne série B: le récit sert un propos.
Le réalisateur fait un bon survival où les hommes sont bien faibles et les ennuis s’accumulent jusqu’à un final évidemment peu joyeux! La parano et la contamination sont bien là mais la mise en scène transende l’ensemble vers un brillant exercice de style réfléchi.
Aidé par une chouette bande d’acteurs menée par le besogneux Joel Edgerton, film joue sur le minimalisme et l’aridité. Ca sera peut être dur pour certains mais le premier degré et l’atmosphère remplissent de joie les amateurs de séries B sans concession et qui ne prennent pas le spectateur pour un béni oui oui. Voilà une maison qui se visite… de nuit de préférence! Brr…
Joel Edgerton, Kelvin Harrison Jr., Carmen Ejogo et Christopher Abbott – 2017 – 1h30