Les espagnols Raule et Roger font revivre Jazz Maynard 5 ans après le dernier album. Il fallait que l’histoire murisse, c’est réussi! L’album « à suivre » ouvre un cycle qui s’annonce comme aussi bon que le précédent le tome 4 étant vraiment indépendant des 2 cycles).
Revoilà donc notre saltimbanque, balèse,brun, barcelonais. Il s’est à nouveau adjoint les services de son ami d’enfance Théo, avec lequel il a grandi dans le quartier défavorisé de la capitale catalane : El Raval. L’histoire se déroule loin de Barcelone, voilà nos 2 cambrioleurs au coeur de la capitale islandaise.
Nos 2 acolytes sont ici pour dérober « l’Oeil doré », une pièce archélogique d’une valeur inéstimable. Très vite, on constate que les 2 hommes ne sont pas les seuls à s’intéresser à cette pièce unique. On croise beaucoup de monde à Reykjavik! Ainsi apparaissent les services secrets iraniens, des diplomates américains et israéliens, un groupuscule néo nazi entre autres…
Comme toujours, la puissance graphique de Roger, son trait net, efficace et moderne donne un souffle particulier à cette série. Les planches monochromes sont toujours aussi puissantes créant des ambiances particulièrement réussies. On notera enfin que sa capacité à créer des personnages aux faciès si différents les uns des autres et son goût pour les femmes aussi grandes que plantureuses permet à Raule de rivaliser avec un Marini période « Gipsy ».
Quant à l’intrigue, dense et touffue, Raule sait la rendre claire et lisible tout en y ajoutnt à chaque fois des éléments plus personnels sur la vie de notre héros.
Voici donc un cycle qui s’annonce très prometteur. On est moins dans le côté « Kill Bill » des 3 premiers albums. L’intrigue est plus profonde. Cet album « à suivre » peut se lire indépendamment des 4 premiers bien sûr. Mais l’on perd beaucoup à ne pas commencer par le commencement.
Délectez vous de ce jazzman atypique, ce disciple de Chet Baker, s’il ne prend pas de substance illicite comme le faisait son maître, n’est pas plus en règle avec la loi, mais pour d’autres raisons…
Dargaud – 46 pages