Je suis déçu!
Franchement on nous a vendu un sacré roman d’espionnage. Un polar musclé et on découvre un copieux thriller sans originalité si ce n’est qu’il est vraiment complet sur tous les clichés.
Terry Hayes est scénariste. Il a de la bouteille. Il a débuté avec George Miller et on lui doit le script de deux Mad Max! Ensuite il écrit quelques sympathiques séries B comme Vertical Limit, Payback ou From Hell. Pas mal du tout: on pouvait lui faire confiance pour écrire un polar à l’efficacité parfaite!
Hélas l’écriture d’un roman n’est pas celle d’un scénario. Il a le sens du dialogue explicatif mais sa mise en place est d’une lourdeur inouïe. C’est mortellement explicatif. Pour un premier roman c’est du costaud mais Je suis Pilgrim est franchement lassant à cause de ses lourdeurs nombreuses.
Il y a de l’action, de l’intrigue et des explications qui arrivent toujours un peu tardivement. L’auteur invente un héros à l’identité flou, connu sous plusieurs identités et qui doit cacher une sulfureuse réputation d’espion hors pair, dangereux et méticuleux.
On a toutes les références cinématographiques pour s’imaginer cette enquête plus complexe que les apparences. L’agent secret sera au coeur d’une histoire qui dépasse les frontières, les conflits militaires et les intérêts politiques. C’est compliqué et en même temps très simple.
On pourrait imaginer le scénario déviant de 24 Heures Chrono et de Homeland. C’est une oeuvre dans l’air du temps avec terrorisme et terreur au programme. Mais il n’y a aucune surprise. Ca sent fort la redite. Pilgrim est bel et bien surestimé. Comme une mauvaise série B sorti l’été au cinéma, c’est un roman d’été qui peut divertir mais qui s’oubliera très rapidement.
909 pages – Livre de Poche