Ce petit livre bien rouge comme il faut est une sorte d’exposition surprenante sur le révolutionnaire devenu symbole d’un communisme guerrier et un poil excessif.
C’est ce qu’on aime dans son courrier. Le jeune homme de 18 ans est d’un enthousiasme renversant. Les voyages forment la jeunesse : ils fabriquent ici un homme en colère et un médecin qui décide de soigner la politique par les armes et la guérilla.
Le livre est soigneusement chapitré. La famille. Le combat. La politique. Les doutes. Tout y passe avec une verve incroyable. Il faut piocher dans ce courrier : le ton est différent selon le correspondant. Tout lire à la suite ne serait peut-être pas savoureux ; il faut faire comme lui : se porter vers la curiosité et l’inconnu.
Il a le ton solennel. Il a la confidence familiale. Le Che est découvert par tous ses écrits, souvent rédigés à la hâte. Le voyage curieux d’abord, puis dans les jungles et les combats.
En tout cas, on admire l’homme sincère. Il s’amuse autour de ses faiblesses (amoureuses) et passe en surchauffe dès qu’on entre dans le domaine de la politique. Mais le livre rend hommage surtout à l’écriture et son importance dans l’existence.
Faire le récit de sa vie. Au-delà de l’ego, Ernesto Che Guevara rappelle que cet effort a bel et bien quelque chose de vital (du moins au 20ème siècle), surtout quand la vie est tumultueuse comme celle de ce révolutionnaire forcené. L’intimité du personnage est multiple et on s’étonne des tons employés, différents et radicaux.
Parution le 03 novembre 2022
chez 10/18, Littérature étrangère
Éditeur originel Au diable vauvert
Antoine Martin (traduction)
504 pages / 10,50€
Littérature étrangère, Livres
Je t’embrasse de toute ma ferveur révolutionnaire, Ernesto Che Guevara, 10/18
Je t'embrasse de toute ma ferveur révolutionnaire. Pardon pour la familiarité mais je ne fais que citer le titre d'une correspondance passionnante d'un mythe du 20ème siècle.