Le comédien Taylor Kitsch joue le héros, John Carter. Son nom est l’adjectif qui convient le mieux à ce gros budget Disney qui amusera vos amis et vos gosses un samedi soir de farniente!
Disney s’offre son Avatar. Ils ne sont pas bleus. Ils sont tout verts avec des cornes sur les cotés et deux paires de bras. Comme les copains de James Cameron, ce sont de solides guerriers qui se moquent des guerres entre les hommes… de Mars.
Les Martiens de John Carter ressemblent à des héros de tragédie grecque perdu dans l’espace. Ils voyagent sur des avions à panneaux. Les martiennes ont des allures de mannequins. Ils parlent tous comme des comédiens de la Shakespeare company.
Sur la planète rouge, vous avez les humains bleus, assez méchants et belliqueux. En face vous avez les rouges, intellectuels et sages. Manipulés par les Therns, fantômes éternels, les bleus vont mettre une solide branlée aux rouges, jusqu’à l’arrivée de John Carter, le Terrien.
Sur notre planète, il s’agit juste d’un cowboy hargneux, rongé par la mort tragique de sa famille et les souvenirs de la guerre. Par hasard, il déboule sur Mars à cause d’une médaillon et fout un foutoir monumental. Il apprend aussi qu’une cause peut sauver une vie. C’est beau.
Plus beau que le film! Réalisateur du Monde de Narnia, Andrew Stanton doit faire avec un cahier des charges bien strict: il faut que cela ressemble à Avatar, au Seigneur des anneaux, à Star Wars et si possible aux dernières grosses productions de Disney comme Prince of Persia. Difficile de ne pas finir en patchwork d’heroic fantasy et de science fiction. Dommage on pense aussi au Flash Gordon des années 80, grosse référence du tartignolle movie.
L’acteur principal (au nom prédestiné pour ce genre de film, Taylor Kitsch) est donc un clone costaud de Jake Gyllenhaal. Un peu moins expressif avec de larges épaules. Sur lui, pèse la victoire de la liberté sur le mal mais aussi un film maousse en terme d’effets spéciaux. Indulgent, l’effet déjà-vu s’estompe au fil des minutes et on veut bien se laisser embarquer pour cette vision rococo de la planète Mars. Les effets spéciaux jouent mieux que certains acteurs, tous tentés par un concours de grimaces. La plus grosse grimace sera pour Disney: John Carter reste un bide sévère pour la firme!
John Carter s’inspire d’un cycle de Edgar Rice Burroughs, l’auteur de Tarzan. Le livre date de 1917. Tout cela date un peu et fait appel à un peu de naïveté de notre part. Pourquoi pas? En attendant on tique tout de même devant le refrain habituel, très américain sur la liberté ou le couplet grossier sur l’écologie, le rapport à la nature.
Parfois ridicule, de temps en temps attachant, souvent divertissant, John Carter est une belle boite vide à force de vouloir imiter tous les grands succès du genre. Le film est dédié à Steve Jobs: le problème de ce film est peut être qu’il est un peu trop la grande réussite de techniciens incroyables et d’artistes un peu limités…
Avec Taylor Kitsch, Mark Strong, Lynn Collins et Cirian Hinds – Disney – 7 mars 2012 – 2h20