Pour ceux qui veulent se faire mal sans trop souffrir, je vous conseille fortement la filmographie de l’Australien Greg McLean, spécialiste du film qui martyrise, qui sort son nouveau film physico-physique, le très vert Jungle.
On a découvert ce cinéaste avec Wolf Creek, et son chasseur australien fou qui traquait les touristes au fin fond de l’Australie. C’était déjà un spectacle rude et sans concession. Pour montrer qu’il aimait le bon gros film bourru, il a encore martyrisé des touristes avec le nature Rogue et son crocodile affamé.
Depuis le réalisateur a enchainé les films durs, couillus et bourrus. Il a déja décu et déconcerté. En bon Australien, le gaillard ne fait pas dans la demi mesure. Il le prouve une fois de plus avec Jungle qui raconte le calvaire réel de Yossi Ghinsberg, perdu pendant trois semaines dans la forêt amazonienne.
Après trois années dans l’armée israelienne, le jeune homme a besoin de voir ce qu’il y a au bout du monde et voyage seul durant un an. A La Paz il fait la connaissance d’un baroudeur qui veut l’entrainer dans les contrées inconnue de l’Amérique du Sud. Avec deux autres amis, il décide de partir avec son petit sac à dos et ses espoirs d’aventures!
Il va être servi: la nature ne fait pas de cadeau et la jungle devient un piège qui se replit sur le jeune barbu, innocent et rêveur. Daniel Radcliffe en prend plein la tronche. Le petit Harry Potter veut s’émanciper du rôle qui lui a offert la renommée et n’en finit pas de choisir des personnages torturés et moins lisses que le petit sorcier. Ici, il se fait mal.
Et le spectateur souffre avec lui. MccLean sait vraiment plonger le spectateur au coeur de la douleur, de la nature, de la minéralité et du désespoir. Le chemin de croix est une idée de cinéma pour McLean. C’est un peu long mais Jungle ne veut pas être un film poli et il s’acharne à ne pas être glamour ou rassurant. Juste pour ca, on dit merci! Welcome to the jungle!
avec Daniel Radcliffe, Alex Russell, Joel Jackson et Thomas Kretschmann – 2017