A l’entrée, on nous remet un carton format A4 avec une grosse flèche dessinée dessus. Lorsqu’on est tous assis démarre un petit sondage auquel on répond en direct grâce à sa flèche. Ce petit jeu nous amuse visiblement tous, et nous ne pouvons nous empêcher de rire devant l’incongruité des questions (dont on comprendra plus tard à quoi elles font référence).
Puis arrivent sur scène Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, deux profs dont vous avez peut-être déjà vu une vidéo sur internet expliquant que, si vous faites des fautes quand vous écrivez, ce n’est pas de votre faute, c’est la faute de l’orthographe.
Dans le spectacle Kevin, il n’est pas question de langue mais d’éducation, carrément. « On s’est demandé à quoi ça sert l’école. Et à qui ça sert ? »
Pendant une heure et quart, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron nous bombardent de faits, de chiffres, d’anecdotes sur les systèmes éducatifs français et belge qui ont la particularité d’être aux deux dernières places du classement de l’OCDE en ce qui concerne l’égalité des chances à l’école. Les deux conférenciers nous démontrent comment et pourquoi, en France et en Belgique, la richesse des parents est le facteur prédominant dans la réussite scolaire des enfants.
Au gré du spectacle, on apprend ainsi qu’il y a un lien entre prénom et mention au baccalauréat, qu’il existe des pays sans bonnes écoles, qu’il existe un programme invisible, ou encore que certains élèves souffrent de résignation acquise. Le fond du propos est parfois légèrement désespérant ; « la sociologie, ça pique. Et la sociologie de l’éducation, ça pique fort. »
Mais rassurez-vous ! Ce spectacle n’est pas que documenté, il est surtout très drôle.
Grâce au talent de conteurs des deux compères et grâce à des infographies rigolotes et efficaces qui défilent derrière eux, les nombreuses données et informations sont toujours présentées de façon dynamique et ludique. C’est loin d’être un cours ennuyeux ! A la fin du spectacle, mon voisin de derrière s’est exclamé : « C’était génial ! En fait, c’est comme un documentaire, mais en live. »
Surtout, le côté interactif du spectacle instaure une très bonne ambiance dans la salle ; c’est tous ensemble qu’on participe, qu’on joue, qu’on rit ou qu’on est atterré. C’est un très beau moment collectif d’apprentissage.
Jusqu’au 11 mai 2024
Théâtre du Rond-Point
Durée 1h15