Kin: le commencement ou le début de la dégringolade industrielle.
Ce qu’il y a d’amusant en été, c’est d’observer toutes les daubes qu i viennent s’incruster dans nos salles obscures comme des frelons excités par la lumière. Kin: Au Commencement ressemble bel et bien au produit estival dont personne ne sait trop quoi faire.
Les producteurs de Stranger Things ont donné de l’argent à deux frangins pour qu’ils allongent leur court métrage en film bandant et rentable. Josh et Jonathan Baker ont clairement du talent mais ils ne sont pas des magiciens du blockbuster!
Kin se donne un style sophistiqué. Il y a des néons pour faire réaliste ou pour faire arty. Il y a des extraterrestres qui se font le look des Daft Punk. Il y a James Franco. Et Dennis Quaid! Il y a de la référence en pagaille aux années 80 avec son jeune héros qui se retrouve en possession d’une arme venue d’une autre planète.
Les bonnes choses sont là. Il faut ajouter le joli travail du directeur de la photographie, qui filme Détroit avec classe. On entend aussi les notes du groupe Mogwai pour illustrer tout cela. Kin: au Commencement a des atouts indéniables.
Mais rien ne fonctionne vraiment. Les deux frères ne sont pas à l’aise et s’enfuient dans un récit mollasson. La SF n’est qu’une excuse à une course poursuite avec quelques gamins en perdition. C’est Terminator (y a meme un assaut de commissariat) pour midinettes en fait.
Il y a aucune incarnation dans ce film sans grande saveur hélas. On sent que les producteurs rêvent d’un succès à Twilight et autre aventure adolescente avec du fantastique tout autour. Mais ils privilégient la facilité plutot que la conviction et le plaisir. Bref, tout cela est un peu trop mécanique pour que cela fonctionne. Le box office donne raison: Kin est un gros bide. Dommage.
Avec Myles Truitt, Jack Reynor, Zoe Kravitz et James Franco – SND – 29 aout 2018 – 1h38