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La couronne verte

Avec La couronne verte, Laura Kasischke propose un fait-divers un peu plat étalé sur plus de deux cents pages avec message édifiant martelé et dénouement inattendu mais heureux. Dispensable.

Les vacances de printemps sont un véritable rituel pour les lycéens américains. Une sorte de moment-clé marquant le passage à l’âge adulte. Le diplôme est en vue et les études supérieures se profilent à l’horizon. Mais avant cela, les plus aisés de ces jeunes gens profitent d’une semaine de folie essentiellement constituée de musique assourdissante, d’alcool fort et de sexe débridé. Le tout sous le soleil brûlant des plages du Sud !

Suivant en cela l’exemple de nombre de leurs coreligionnaires Terri, Anne et Michelle, trois amies de toujours, s’envolent pour Cancun et débarquent au milieu d’une d’orgie géante à ciel ouvert qui les plonge d’abord dans une sorte de stupeur. Terri sera la première à se mettre au diapason et à plonger dans le maelström festif.

Anne et Michelle, elles, choisissent la “sagesse” et acceptent de suivre un homme rencontré au bar de l’hôtel qui se propose de leur faire visiter les vestiges mayas de Chichèn Itzà, à quelques heures de route à travers la jungle. Leurs mères avaient pourtant bien insisté avant le départ : attention à l’alcool et aux inconnus ! Et leurs mères avaient raison…

Avec ce roman typiquement américain, tant sur le fond (le spring break inconnu sous nos latitudes) que sur la forme (narration rapide, efficace… cinématographique), Laura Kasischke fait avant tout la preuve d’un savoir faire que plus personne ne lui conteste. Pourtant La couronne verte ne tient pas toutes les promesses apportées par les rumeurs élogieuses venues des Etats-Unis.

La relative neutralité du ton de Laura Kasischke, d’abord, perçue pour ce qu’elle est : une conséquence de ces cours de creative writing si courant outre-Atlantique, dont l’intérêt est réel, mais qui ont tendance à formater les personnalités, les styles, pour les fondre en un flux régulier et efficace, certes, mais le plus souvent privé de ces aspérités que l’amateur recherche fébrilement au milieu des mots, des phrases…

La facilité narrative, ensuite, qui lui autorise des ellipses commodes avant de lui offrir une relative happy-end aussi peu crédible pour nous que potentiellement enthousiasmante pour son lectorat potentiel, à savoir les dizaines de milliers de jeunes américain(e)s qui, chaque année à la même époque, se précipitent sur les plages de Floride, des Caraïbes ou du Mexique. Si vous n’avez pas ce profil, vous pouvez vous dispenser de ce roman.

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