Les vacances pour tout le monde! Allez hop, on se détend. On sort les vieilles vhs qui prennent la poussière dans le grenier. Et on redécouvre des petites pépites des années 80. Allez, on s’amuse. Avec en premier lieu, un petit nanar bleu d’un grand nom du cinéma, Michael Mann.
Il est peut être surévalué, le réalisateur de Heat! Faisons un peu le bilan. C’est un amoureux du polar. Il a fait trois ou quatre films imposants. On est fan de Révélations ou Le 6e Sens. On peut tout de même se poser des questions sur les récits de pas mal de ses films, souvent vampirisés par des expérimentations techniques et des idées de mise en scène.
C’est un cinéaste brillant mais est ce vraiment un grand réalisateur? Quand on tombe sur La Forteresse Noire, on peut encore se demander la question. En fait dans la plupart de ses oeuvres, à un moment ou à un autre, Michael Mann, tombe dans le mauvais goût.
Si ce n’est pas un romantisme de forcené (non mais sérieusement l’idylle dans Miami Vice: 2 Flics Miami entre Colin Farrell et Gong Li), c’est souvent la musique. Mann est un virtuose de l’image mais il est souvent bien sourd. La bande son de ses films laisse à désirer (à l’exception du Dernier des Mohicans).
En confiant la musique de son second long métrage à Tangerine Dream, le réalisateur fait glisser le fantastique et l’horreur vers un new age assez hilarant. L’ambiance bleutée finit de nous rappeler que nous sommes bien dans une production des années 80. D’un autre coté, Mann façonnera l’esthétisme clinquant de ces années là avec sa légendaire série, Miami Vice.
Il ne faut donc pas s’étonner devant les images un peu trop sophistiquées pour un récit racontant une histoire durant la Seconde Guerre Mondiale. Des Nazis contre une force surnaturelle et maléfique. Un chouette sujet de série B qui hélas, est traité avec un peu trop de sérieux par Mann et les producteurs.
Heureusement on a le droit de profiter d’un casting soigné avec des acteurs peu connus à l’époque: Ian Mc Kellen, Scott Glenn, Jurgen Prochnow et Gabrial Byrne, assez génial en SS intransigeant. Et les qualités réels du cinéaste sont déjà là. C’est grâce à lui que Bilal a bossé sur le look de Molasar, l’entité démoniaque. C’est elle qui a permis au film de ne pas disparaître dans l’oubli. Mais son ambition a dû faire du mal au film: c’est effectivement une série B et Mann a bien eu du mal avec la production qui s’est retrouvée avec un film de plus de trois heures. On se refait pas!
Il y a cependant tout dans ce film pour passer une bonne soirée entre amis. Avant Le Grand Bleu de Besson quelques années plus tard, il y a eu ce petit bleu dans la carrière de Michael Mann.