Des générations après la dernière trilogie et son héros simiesque César, les singes continuent d’être un miroir étonnant de nos sociétés et nous rappellent que l’on est bien peu de choses dans le grand tout du blockbuster mais aussi de la vie…
C’est ce qu’on aime dans La Planète des Singes : cette science-fiction intelligente qui fait le point sur la prétention des êtres humains et sur leur véritable place dans le Monde. Le Nouveau Royaume continue de nous questionner, un peu à la manière d’Avatar, avec de l’action mais aussi un classicisme presque désuet.
C’est ce qui surprend dans la première partie du film. C’est un gros blockbuster hollywoodien. Les images nous impressionnent. Les effets spéciaux sont clairement saisissants. La caméra virevolte autour de singes de plus en plus agiles. Et pourtant le réalisateur Wes Ball (qui nous avait perdu agréablement dans la trilogie du Labyrinthe) prend son temps. Il installe lentement son héros, Noa, primate qui deviendra petit-à-petit un vrai héros. Le film ressemble presque à un western avec les figures imposées.
Le film devient ensuite un récit initiatique. Il se refuse au second degré trop facile. C’est un film assez sérieux et on s’étonne de voir un film qui ne veut pas nous plonger dans un simple plaisir régressif. C’est la vraie qualité de toute la saga, occupée à s’adresser, avec plus ou moins de bonheur, à notre intelligence.
Le film a donc toujours cette idée d’être un objet politique, désenchanté et contemporain. Hélas, Wes Ball se laisse aller à une œuvre trop remplie, avec trop d’envies et trop de moments inutiles. Après l’apocalypse, on aurait presque aimé un film plus direct et plus sec.
Mais ce nouvel épisode, selon son succès, devrait être le premier d’une nouvelle trilogie. Ça aussi, cela se voit un peu trop. Les intentions sont bonnes mais le destin de Noa est parfois broyé par les effets spectaculaires et des scènes d’action étirées jusqu’à l’ennui.
Il ne faut pas bouder son plaisir, la Planète des Singes montre qu’Hollywood ne veut pas seulement nous abrutir.
Au cinéma le 08 mai 2024
avec Owen Teague, Freya Allan, Peter Macon et William H Macy –
20th Century Fox
2h25