Après les douze volumes des aventures de Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères à Paris à la fin du XIXe siècle, les deux sœurs Laurence Lefèvre et Liliane Korb (alias Claude Izner) ont opté pour un autre personnage, tout aussi intéressant, Jeremy Nelson, un jeune pianiste américain. Cette fois, si les intrigues se passent toujours à Paris, elles ont lieu durant les Années folles.
La poule aux œufs d’or est le troisième opus de cette saga. On retrouve bien sûr Jeremy, mais aussi le jeune Sammy, qui prend davantage d’importance et l’accompagne désormais dans ses aventures, tout en se découvrant une passion pour le cinéma. Si celui-ci n’en est pas à ses balbutiements, il ne connaît pas encore le parlant. Et voici les deux amis immergés dans le monde du septième art, avec sa magie, mais aussi ses – gros- défauts. Personnages aux egos surdimensionnés, midinettes-starlettes avant l’heure- qui rêvent de gloire, réalisateurs insupportables et à la limite de la caricature, bref le décor est planté.
Après la scénariste qui disparaît mystérieusement, d’autres suivront et des cadavres seront trouvés : il se passe décidément des choses étranges pendant le tournage ! Chacun des personnages est haut en couleurs, de la jeune kleptomane au magicien, décrit avec précision, d’une écriture fluide, et tellement réaliste qu’on s’imagine le voir si l’on ferme les yeux. C’est un élément récurrent dans les ouvrages de Claude Izner : grâce à leur utilisation du langage recherché ou de la gouaille, les descriptions vestimentaires, les improbables aventures d’inconnus et les clins d’œil à d’autres -plus connus- on pourrait se croire au cinéma. Leur univers est en effet très visuel. Et toujours extrêmement bien documenté.
Ici, l’intrigue est menée de façon haletante et, de la matriochka cachée dans le piano de Jeremy au conseiller artistique mystérieux, tout est mené tambour battant. Mais qui est l’assassin ? Vous le saurez en lisant ce livre…