Retour de la fille Higelin. Elle a changé la formule et on ne va pas lui en vouloir. Bien au contraire.
Izia est désormais une ex énervée du rock’n’roll. La fille de Jacques Higelin a défendu le rock sauvage, sans contrainte et résolument anglais. Un vent de folie a soufflé grâce à elle. Les gentils rockers en pantalon cigarette se sont faits ridiculiser par une fille de caractère à la voix exceptionnelle et rageuse.
Deux albums. Une réputation de bête de scène. Des récompenses à gogo. Une carrière au cinéma. Izia Higelin est brillante. Elle le prouve avec son nouvel album. La Vague est en version française. Après deux disques en anglais, elle ose se promener sur les terres de son papa et de son frangin, Arthur H.
Bonne surprise: elle ne perd rien de sa hargne. A 24 ans, elle découvre la sagesse et la nuance mais ne se trahit pas. Elle continue d’écrire avec ses complices des débuts. Elle introduit pas mal de pop et de sons électroniques mais il y a toujours une guitare pour soutenir une performance vocale qui n’a rien à voir avec toutes ses concurrentes.
Les paroles ne sont pas niaises. Au contraire cela ressemble à une révélation. Le verbe haut, elle nous plonge dans une introspection étonnante pour son âge. Il y a bien ici où là quelques erreurs de jeunesse comme son duo avec Orelsan. On aimait beaucoup la fille cachée de Janis Joplin mais elle est pas mal non plus en chanteuse bien de chez nous, à la pointe des sons contemporains mais qui ne lâche pas ses racines.
Plus produit, son disque laisse encore de la place à sa personnalité attachante. Plus conventionnel dans le style, cette vague amène de la nouveauté et prouve que le changement ca peut être maintenant. Izia est vraiment surprenante et ca ne nous déplait pas. Loin de là!
Barclay – 2015