Décu par le dernier Dicker, on se rattrape avec ce conseil. Premier roman de haute volée, L’art du jeu est à couper le souffle. Même si on ne pige que dalle au base ball!
Le sujet du livre, c’est le base ball. Sa philosophie. Sa dureté. Sa poésie. Autant dire que L’art du jeu est un vrai roman américain. Mais ne vous inquiétez pas, le sujet n’est pas l’enjeu! Chad Harbach, dont c’est le premier roman, impressionne par sa maîtrise et son sens des nuances. Le défi sportif est vite emporté par les émotions qui habitent les passionnés du home run!
Il y a donc Henry, surdoué pris en charge par Mike Schwartz, un costaud dévoué à son sport favori. Henry découvre les moeurs au sein d’une université aisée et il y fait la connaissance de son meilleur ami, Owen…
Ce dernier ne laisse pas insensible le président du lieu, qui a bien du mal à comprendre son homosexualité, d’autant que sa fille débarque un beau jour pour fuir un mariage un peu trop précoce…
On imagine parfois quelle série cela pourrait donner! Pourtant Chad Harbach fait dans le populaire sans aucune faute de goût. Il nous tient en haleine avec des sentiments forts, nobles et partagés. Les liens se tissent et la perfection du diamant au baseball devient incompatible avec la fiévre des corprs et des esprits.
L’auteur a mis neuf années pour écrire son livre. Cela se ressent car la construction est d’une habileté typiquement américaine, rondement menée et facilement abordable. Cette forme d’humilité est vraiment la grande qualité des auteurs Outre Atlantique!
Cela pourrait être grotesque: c’est passionnant. Entre les lignes, le livre parle avec élégance de ses contemporains, cherchant le meilleur chez eux. Cette bienveillance est inhabituelle dans la littérature d’aujourd’hui. Franchement ca fait du bien!