Fille de… Soeur de… on a toutes raisons de redouter les efforts musicaux de la comédienne, Lou Doillon.
On est toujours sceptique lorsqu’une actrice veut se réaliser dans la musique. Petit caprice artistique où elle se justifie par une envie irrépressible de s’exprimer d’une nouvelle manière, rentrer et expliquer l’intime, blablabla fait de rencontres et de collaborations exceptionnelles… bref, on ne va pas rappeler tous les jolis ratages autour de ce sous genre assez pathétique dans la production.
On n’est même plus bienveillant lorsqu’il s’agit de Lou Doillon, qui a le grand défaut d’être la fille du cinéaste Jacques et la soeur de Charlotte Gainsbourg. Le piston est suspecté à tous les étages. C’est peut être faux mais on l’accuserait bien de chanter avec une cuillère en argent dans la bouche.
Il faut donc dépasser les étiquettes, les raccourcis faciles mais aussi une promotion assez irritante. On n’entend plus la musique. Jugeons le deuxième disque pour ce qu’il est. Sautons par dessus tout ce qui gène! Puisqu’elle se débrouille assez bien en matière de folk rock, aidée cette fois ci par un spécialiste du genre, Timber Timbre.
Le ton est donc plutôt sombre, envoûté et mélodique. Les guitares glissent sur des couloirs d’échos. L’acoustique a sa place largement. Les cuivres et les cordes s’invitent discrètement. C’est assez irréprochable musicalement. L’Amérique fascine Doillon. La voix de la comédienne a quelque chose d’atypique, qui va très bien à la folk, champêtre, un peu rustre.
C’est authentique. La chanteuse a l’air d’y mettre de la conviction. Le petit souci, c’est que le charme est brisé par un sentiment de déjà vu, un peu agaçant. C’est drôlement bien fichu. Les chansons sont bien emballées. Mais on finit par s’ennuyer. Lancinant, le style devient parfois soporifique. On veut bien dire que Lou Doillon est une (bonne) chanteuse. On s’excuse de décrier avant d’écouter mais un peu d’originalité, ca serait pas mal pour nous convaincre définitivement.
Barclay – 2015