Le beau mois de mai. La saison triste est derrière nous! Le jour s’impose sur la nuit. Le festival de Cannes va démarrer ! Les péteux vont s’installer sur les gradins de Roland Garros ! Et le Hellfest va rugir de nouveau !
Le métal n’est peut être pas le style de la maison mais il est de bon ton de s’y intéresser. Depuis un an, FIP diffuse une Web radio sur le sujet. Et que l’on n’aime pas les hurlements et matraquage de batteries n’empêchent d’étranges subtilités qui trouvent de l’écho dans nos petites têtes et nos petits cœurs. D’ailleurs les hardos sont réputés pour être de douces personnes en festival ou concert. Un pogo et de la courtoisie : un savant mélange !
Car cette musique de barbares qui va être célébrée au controversé Hellfest (trop gros trop cher trop tout) peut se trouver au delà de ses convention ultra identifiables !
Par exemple, False Lankum le dernier album des Irlandais de Lankum ! Ce que l’on entend : du folk et de la tradition. Ce que l’on ressent : du bizarre et du sombre !
Le quatuor serait un rejeton du Moyen-Age de tous les groupes de métal qui crachent leur malaise et la folie du Monde. Virtuoses avec de vieux instruments sortis d’un bois ancestral, les musiciens de Lankum proposent un style obscur et fascinant.
Les chansons s’articulent sur un côté lugubre que l’on porte peu au folk. On connaît les ballades tristes mais les Irlandais poussent leur musique vers une vraie angoisse qui s’expriment sur des styles plus extrêmes. Pour ceux qui ont peur des décibels. Lankum est une solution.
Si vous vous voulez approcher le style sans trop vous abîmer les tympans ou craindre la foudre, il y a aussi les acoustiques Rodrigo y Gabriela.
In Between Thoughts…A New World, leur sixième album est de nature calme et posée. Ce qui est étonnant pour ce duo qui vient de la scène trash mexicaine. Connus pour leurs reprises acrobatiques de hits du hard rock, ils reviennent avec de nouveaux bidouillages autour de leurs six cordes.
Ça peut être très élégant sur certains morceaux avec des textures de chansons assez expérimentales! De temps à autre on est plutôt dans une bande son d’un film de Robert Rodriguez, entre Desperados ou Machete.
C’est kitsch mais ce n’est pas forcément un mal. Et on sent toujours et encore ce goût pour le spectaculaire venu des années électriques du duo.
Après ces deux étapes exotiques, revenons vers des choses plus électriques et le retour des vieux pistons du métal. Metallica revient et c’est totalement accessible à tous ! Les puristes vont râler une fois de plus mais bon après 40 ans de service, le groupe californien n’arrive plus à sortir la perle noire, concise et agressive…
A la place, on a le droit à un enchaînement de morceaux de bravoure ! Le bassiste nous fait hérisser les poils avec quelques lignes bien écrasantes tandis que le batteur brutalise son instrument avec une impressionnante dextérité.
Les guitaristes se découpent les doigts sur des riffs héroïques et on assiste à un cours sur le tricot métallique !
Comment l’ensemble finit par être un truc harmonieux et abordable ? Lars Ulrich et ses potes ne veulent plus faire peur. Ils défendent leur métal bien sous tout rapport et si ça énerve les anciens, on remercie Metallica de ne pas essayer de choquer le bourgeois. Ça ne serait pas trop crédible.
A la place, des chansons simples et généreuses pour faire des grand huit sonores avec tout le barnum du genre : thématiques glauques, pas de slow et pirouettes électriques assez efficaces! Metallica ronronne un peu trop longtemps mais en ce début de mois de mai, on va commencer mollo, profiter des ponts et si ça vous intéresse jetez une oreille sur la copieuse programmation du Hellfest … en espérant que cette petite préparation vous aura aidée !
Lankum – false lankum
Rodrigo y Gabriela – in between thoughts a New world
Metallica – 72 seasons