Un Cabaret mêlant chansons, poésies et conversations sincères, comme autour d’un feu de camp, sur le seul sujet qui vaille (peut-être) encore la peine: l’espoir d’un monde meilleur.
Et si on réinventait TOUT, par quoi faudrait-il commencer? Le langage? L’amour? Le lien social? La place de l’homme sur la Terre? Le rapport entre les genres? Entre les espèces?
Entre les chansons de Serge Rezvani (« Le tourbillon de la vie », de Jules et Jim, c’est lui) et les discours pataphysiciens d’Alfred Jarry (Ubu Roi, c’est lui), il y a : Eugène Durif. Eugène Durif et ses comparses (la comédienne Stéphanie Marc et le musicien/comédien Pierre-Jules Billon) nous invitent à rejoindre une société secrète, joyeuse, agitée de débats, qui apprécie le comique de répétition et les bons mots.
Ainsi, le Théâtre du Grand Parquet confirme la cohérence d’une programmation exigeante et irrévérencieuse, répondant à la très sérieuse vocation de faire rêver et réfléchir…
Le texte d’Eugène Durif (auteur entre autres de « Tonkin-Alger », « Les Petites heures », « Kiss-Kiss », aujourd’hui co-interprète de son propre texte), s’intéresse avant tout à la réinvention du langage et de l’amour. Érudit et poète, il partage avec nous ses lectures les plus éclairantes sur ce thème: légendes médiévales, extraits de Marx, Fourier, tentatives historiques (hussites, adamites, mai 68…) mais aussi des citations de Hölderlin et Maïakovski.
Le trio burlesque formé par l’auteur, la comédienne et le musicien, recrée et fait vibrer toute la palette d’émotions qui accompagne ces discussions animées: méfiance à l’égard des hommes, fol espoir d’un renouveau total, désillusion sévère de ceux qui choisissent de s’enterrer la tête dans le trou… Eugène, acteur touchant et humble, partage avec nous jusqu’à ses doutes les plus sincères d’auteur: « Je voudrais parfois savoir parler du bonheur que j’ai de vivre, sans avoir l’air d’un con ou d’un ravi de la crèche. Dès que j’essaie, les mots me manquent. »
Dans « Le cercle des utopistes anonymes », Eugène, le doux rêveur, Stéphanie, l’éternelle amoureuse, et Pierre, le désabusé, sous la direction du chef de troupe Jean-Louis Hourdin (cofondateur du GRAT, des Fédérés, par ailleurs enseignant au TNS…) nous invitent à entrer dans ce cercle, cette société secrète (ou inavouée) d’utopistes.
Poètes subversifs, altermondialistes ou sceptiques: rejoignez-les !