Depuis quelques années, le Musée du Louvre a la bonne idée de se démocratiser en s’ouvrant à des variations faites par des grands noms de la BD.
A ce jour c’est un sans faut comme le prouve le dernier album de Davodeau aux éditions Futuropolis: LE CHIEN QUI LOUCHE (136 pages)
Le principe est assez simple. Le thème est imposé. L’histoire doit tourner autour du fameux musée. Depuis quelques années, en partenariat avec les éditions Futuropolis quelques auteurs s’y sont collés avec bonheur.
On se souviendra particulièrement de l’album de Bernard Yslaire et Jean-Claude Carrière « le ciel au-dessus du Louvre » ou « un enchantement » de Christian Durieux. Le récit peut être contemporain, fantastique ou historique. La liberté d’imaginer est totale. A la fin de chaque album les oeuvres insérées dans l’album sont commentées et présentées ce qui permet d’approfondir les éléments évoqués voire donne l’envie de se rendre au musée afin de les contempler « en vrai ».
Dans ce contexte Etienne Davodeau que l’on ne présente plus nous offre un récit amusant et profond comme à son habitude. La question qu’il pose est pertinente: Quelles oeuvres valent la peine d’être exposées dans un musée? Qu’est ce qui fait que l’on considère qu’un tableau mérite la postérité?
Le récit s’ordonne comme un roman de Marcel Aymé. Un gardien d’une des salles du Louvre est présenté par sa copine aux membres de la famille de cette dernière. Cette famille de vendeurs de meubles de père en fils en viennent rapidement à demander son avis à Fabien à propos d’une croute peinte par un ancètre des dits commerçants. Et cette peinture: « Le chien qui louche » a-t-elle droit d’être exposée dans le sanctuaire parisien? Tous s’interrogent et espèrent un quitus du brave gardien.
Pour ne pas avoir répondu immédiatement à cette question, notre gardien Fabrice, va se retrouver en port-à-faux vis-à-vis de cette belle famille devenue rapidement envahissante…Il ne faut pas les décevoir ni Mathilde d’ailleurs. Davodeau comme à l’accoutumée nous propose un récit intelligent tout en sachant nous distraire. N’est ce pas là la fonction de toute bonne BD? Alors prenez votre ticket pour une visite un peu particulière du Louvre en compagnie de Mathilde et Fabrice. Si la visite vous a convenue, vous reviendrez pour une nouvelle visite en compagnie des personnages de Durieux ou ceux de Yslaire et Carrière…Ce sont plus que des visites virtuelles!