Cinéma

Le comte de Monte Cristo, Pathé

Le blockbuster made in France. L’écrivain made in France. L’acteur made in France. La critique made in France !




Mais oui mes amis, pourquoi imiter les Américains quand on a de si beaux produits dans nos belles régions? La France est fière de son patrimoine. Après les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas va encore sauver le box office français et le soft power bien de chez nous !

Donc Pierre Niney de la Comédie française et des bons succès d’ici, sera l’énigmatique Edmond Dantès. L’acteur fera des galipettes et prendra un air grave quand il le faudra. Il sera aussi terrifiant qu’intriguant.

Autour de lui, le casting sera aux petits oignons. Laurent Lafitte de la Comédie francaise va jouer de ses sourcils pour vous montrer qu’il est mauvais. Bastien Bouillon, César du meilleur espoir, prouve aussi qu’il a toujours encore du chemin pour être un vrai méchant. Enfin Patrick Mille vieillit bien et joue très bien les enflures. Le trio ne manque pas d’élégance pour pourrir la vie du pauvre Edmond Dantès.

Anaïs Demoustier apporte un peu de nuances à tout cela mais elle se fait avaler par les décors, les costumes, la musique… Ça ne lésine pas : ce Comte de Monte Cristo dure presque trois heures mais c’est un vrai musée à visiter.

Car finalement cette histoire est dans nos gènes. Alexandre Dumas a inventé le stéréotype de la vengeance et de son application. Pas étonnant que les Américains adorent cette histoire d’un type qui trouve les moyens (financiers) de se rendre justice tout seul et contre toute morale. Effectivement il y a quelque chose de très jouissif dans tout cela et les réalisateurs s’en donnent à cœur joie avec une mise en scène très dynamique à défaut d’être surprenante.

Tout ceci est bien fait. Mais ça manque un peu de profondeur et d’esprit. On sent bien le film préparé pour une carrière internationale avec tout ce que l’on aime de notre beau pays. Les clichés pleuvent mais il est vrai que c’est assez bien fichu.

Et bizarrement, on repense à une version américaine, celle de Kevin Reynolds, en 2002 petit artisan indécis, qui avait réussi avec des moyens plus limités, une synthèse plus radicale et féroce du gros roman d’Alexandre Dumas… Si ça vous intéresse jetez y un coup d’œil… c’est peut être plus vibrant finalement.

Au cinéma le 28 juin 2024
Avec Pierre Niney, Laurent Lafitte, Anais Demoustier et Patrick Mille
Pathé – 2h58

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