Cinéma

Le Conte de la princesse Kaguya

Telle une estampe japonaise animée, Kaguya transporte dans le monde des geishas, des cerisiers en fleurs et des kimonos. Superbe. Sauf la fin.

Un paysan découvre au cœur d’un bambou un petit être. Au fil du printemps bourgeonnant, il s’émerveille de la voir devenir une magnifique jeune femme. Il décide alors de faire d’elle une princesse et la conduit au palais impérial. Elle y apprend la musique, l’histoire mais étouffe dans un carcan de conventions sociales.

Elle qui jouissait, enfant, d’une vie au naturel à rire et goûter les fruits fraichement cueillis, elle n’aspire qu’à quitter ses habits d’apparat pour rejoindre sa terre natale. Mais son mystère attire les plus grands princes. Ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Avec des dessins d’une fraicheur exquise, Le conte de la princesse Kaguya célèbre la vie au contact de la nature, son monde d’artisans, de paysans. On n’a jamais vu tant de beauté réunie devant les images d’explosion de sève des fleurs, des fruits. Les jeux de l’enfance sont dépeints avec charme. On s’émerveille de tant de raffinement, de douceur dans les tableaux animés.

Isao Takahata donne vie et couleurs au conte populaire japonais « Le coupeur de bambou ». Il interroge à travers le destin de cette princesse le sens de l’élévation sociale au prix des joies de vivre à l’air libre. Le souvenir ému en tête de son Tombeau des lucioles, bouleversant récit d’enfance sur fond de guerre mondiale, on demeure subjugué par la poésie des images.

Seul bémol : la longueur : 2h14, et une fin ésotérique qui nous perd sur fond de Dieu de l’Olympe. Trop perchée. Et pas assez d’humour pour plaire aux petits enfants.

Walt disney company france – 25 juin 2014 – 2h17

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