Un programme bien francilien.
Dans la folie de l’ouverture terrestre quoique numérique à de nouvelles chaînes pour agrémenter notre belle TNT où, rappelons-le, se bousculent rediffusion de film d’auteurs (Les Bidasses en folie, Vous n’aurez pas l’Alsace et la Loraine…), émissions intellectuelles de premier rang (Tellement Vrai, Les Chtis font la Corse, Les Chtis font du ski, Les Marseillais à Katmandou…), programmes qui ne marchent pas ou plus sur les « grandes » chaînes donc du coup je les colle sur la petite sœur TNT (La
nouvelle Star, X Factor…non ça c’est la chanson, pas un truc avec des facteurs tous nus) , et j’en passe, le CSA (Conseil des plus ou moins vieux sages qui dicte ce qui est bien ou non de faire, mettre ou diffuser à la TV, et à qui l’on doit les petits macarons -10 -12 -16…sur les programmes que justement tes mômes regardent avec impatience parque c’est interdit, donc c’est mieux, du coup) avait accepté, d’ouvrir de précieux canaux à des chaînes dites « locales ».
Ainsi, par exemple, les veinards habitants de la Sarthe ont LM Sarthe sur le Canal 22, où toute la passionnante actualité de ce beau département s’empile dans des studios achetaient en leasing à la télé Moldave ; les fougueux montagnards bénéficient de TV8 Montblanc, où le « raclette et fondue show » doit culminer à 260 téléspectateurs de moyenne ; nos sympathiques bordelais ont TV7 Bordeaux avec des émissions (celle-ci est vraie) telle que « Bonjour, Bonsoir », diffusée à 8h15 du mat’, ils l’auraient appelée juste « Bonjour », finalement, y’aurait eu moins de risque de confusion pour le mec qui rentre bourré de boîte en semaine.
Francilien que je suis, c’est-à-dire que j’habite en Ile-de-France et non que je suis adorateur du prénom Francile, dérivé de Francine, mais avec un L, donc, quoique ma mère avait une collègue de travail qui s’appelait Francine, et qui, j’avoue, était vachement sympa avec moi quand j’allais voir ma mère au boulot, mais est-ce là le sujet, j’ai comme un doute. Francilien que je suis, donc, et que vous êtes peut-être, dans le cas contraire il n’est pas à exclure que vous soyez sarthois ou savoyards ou bordelais, et que donc j’ai parlé de vous dans le paragraphe d’avant, mais là, de fait, ça vous concerne moins, sauf si vous venez faire un stage « vente des assurances IARD niveau 1 » pour votre boîte l’espace d’une semaine et que, le soir, seul, dans votre chambre d’hôtel vachement chère près de la rue de Provence, car votre boite a des accords avec plein d’hôtels dans le 9ème, l’arrondissement pas le siècle, vous regardez le canal 21 ou 22 ou 23 de la TNT de votre TV de la chambre après vous être copieusement enfilé la formule à 24€ du resto du coin de la rue (j’ai mis 24, €, pour pas confondre avec un Canal de la TNT, et j’avais peur de vous perdre car le canal 24 c’est BFM Business…) et auquel cas vous allez donc tomber sur IDF1, chaîne comme LM Sarthe mais en mode parisien, avec autant de kitsch, ou vintage, c’est selon, et, fatalement, moins de possibilité d’avoir les derniers résultats Basket Club de La Flèche…fatalement puisque La Flèche c’est dans la Sarthe et non en Île de France.
Oui mais voilà, si une chaîne comme Paris Première, à qui le CSA vient de refuser l’accès à la TNT gratuite, porte on ne peut mieux son nom, car elle parle de Paris, soit, mais surtout qu’elle se compose d’émissions bien bobos branchées comme « Paris Dernière » ou « La mode la mode la mode », les deux autres chaines dites franciliennes ont un destin différent…
NRJ Paris avait cet avantage non négligeable d’avoir le nom de la ville Paris (là où il y a la Tour Eiffel et d’autres trucs jolis comme ça) dans son nom. Pour les esprits vifs et fortement dotés de neurones à propulsion qui avaient leurs habitudes spirituelles sur NRJ12 en se matant des heures de « NRJ12 le Mag » (si si faut regarder…vous aurez après coup le sentiment d’être sorti de l’ENA juste après) ou de « Allo Nabilla » ou bien sûr des « Anges de la Téléréalité », cela leur faisait un repère pratique et pas de trop, vu le niveau. Manque de bol, pas NRJ Paris, ça n’existe plus, du coup, Canal 23, et là faut vraiment être très très fatigué pour regarder…t’as un logo, point, faut aimer les logos quoi.
Heureusement, il nous reste IDF1 ! Ohhhhh c’te bonheur. N’oublions pas que IDF1 (comprenez Ile De France 1, oui, vous aviez deviné, rhhhooo ça va hein, j’explique, c’est tout, pas la peine de gueuler…) est propriété de nos joyeux drilles d’AB Production…du coup, rediff sur rediff des grandes sagas de nos années adolescentes (Sauf pour Roland Caduf qui avait déjà sa 1ère médaille du travail à l’époque) comme Hèléne et ses garçons à elle, Le Miel et ses abeilles bien à elle, etc… Mais aussi, et là ça rythme tes nuits de foooollliiiiiieeeee, et tu tapes tapes tapes ce refrain qui te plaît, une grande émission de voyance tard le soir, à grand coup d’appels à 2.3€ la minute.
Clou du pestacle, rafale de cerises on the cake, un florilège de Télé Novela, autant dire une flopé de série dans le goût des « Feux de l’Amour » mais en version sud américaine, avec des messieurs à moustache, non gays, des bimbos aux bouches gonflées aux injections de fajitas et des intrigues de l’amour et de la passion qui mmmmm, ohhhhh, uuhhhhhh, haaaannnnnn et aux noms évocateurs telles que « Le Corps du désir », et non, pas de bol, aucune nana à oilp dedans…autant dire que bah…rien.
Oui, conclusion, si vous aimez les chaînes locales, autant être Sarthois…en Ile-de-France, faut être d’origine mexicaine ou brésilienne pour aimer…quoi les Franciliennes qui bossent au Bois de Boulogne ?!?
A la semaine prochaine,
Olé,