Ce petit macaron « prix de l’histoire en polar » augurait de belles choses.
En effet, ce polar retranscrit de manière très fine l’ambiance et la vie quotidienne de l’entre-deux guerres.
L’auteur aime à perdre son lecteur via de nombreuses fausses pistes dans un roman « chorale » où plusieurs histoires cohabitent pour ne finir par s’enchevêtrer que sur le tard.
Le meurtre, prétexte à ce roman, est très vite éludé puisqu’il n’est présent qu’au prologue. Car si la quatrième de couverture nous laisse penser que le roman élucidera le meurtre de Laetitia Toureaux, le livre retrace en réalité les derniers jours de cette dernière. Ainsi, ce livre n’est pas une enquête policière à proprement parler puisque la grande majorité de l’action se déroule avant le meurtre.
Le lecteur apprend au fil des pages les raisons qui ont fait que ce fait divers a tant intéressé les Français, voire les Italiens, au moment des faits.
Pour quelle(s) raison(s) une jeune ouvrière, veuve et sans histoire a-t-elle été la première victime d’un meurtre dans le métropolitain ?
Très vite, nous apprenons que la personnalité de la victime avait de multiples facettes.
Ses différentes relations, parfois interlopes, font balancer l’action entre banditisme aux dialogues dignes d’Audiard et espionnage politique.
A chaque changement de point de vue, le lecteur se demande où il va être mené et attend avec impatience que toutes les pièces s’imbriquent.
La fin est quelque peu surprenante, voire décevante.
Ce roman est tiré de faits réels, raison pour laquelle l’auteur ne peut pas apporter une fin si tranchée que celle d’un polar dont les faits seraient totalement inventés.
Le lecteur ressort de ce livre avec beaucoup d’interrogations mais aura passé un très agréable moment, parfois captivé à l’idée de connaitre l’identité du premier tueur du métro parisien.