Qu’est-ce que ce que texte de Victor Hugo de 1829 a à nous dire aujourd’hui en France, 36 ans après l’abolition de la peine de mort ?
William Mesguich, comédien notamment remarquable dans L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le jeune de Jean-Claude Brisville et Hamlet mis en scène par son père, Daniel Mesguich, incarne un condamné pétri d’humanité. Avec une diction parfaite, il nous place dans la tête d’un homme condamné à mort, dans son corps, dans son cœur. Au travers des mots de Victor Hugo, il éclaire le regard de celui qui juge pour qu’il le fasse en conscience.
L’adaptation scénique de François Bourcier dépeint l’univers carcéral de manière glaciale. Les lumières à la Star Wars avec musique de X-files desservent la langue de Victor Hugo mais ajoute à l’atmosphère oppressante du sujet. La mise en scène épurée nous fait vivre l’enfermement entre quatre murs, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, l’absence d’horizon pour le regard. On entend le bruit métallique des portes qui claquent, les pas des surveillants. La petite fenêtre nous laisse goûter la liberté perdue, les souvenirs qui hantent. Reste une mélodie pour rappeler la grâce de la beauté. Une pensée du condamné pour rappeler l’importance d’une parole préservant la dignité.
Le Théâtre de l’étreinte se sert de ce texte comme d’un plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort encore en état dans bien des pays du monde. Et au Studio Hébertot, alors que les lumières se rallument, on se redit combien il faut des hommes engagés pour faire avancer les sociétés.
Jusqu’au 3 novembre 2017
Au Studio Hébertot
Du mardi au samedi à 19h. Dimanche 17h