Promis ce n’est pas fait exprès: on parle d’une comédie irrévérencieuse des années 80, envers la religion le jour de la fête de Marie. Vraiment, on ne savait pas… Croix de bois croix de fer, si je mens…
L’histoire: Escroc désagréable, l’affreux Papu se fait renverser par une voiture. Il en profite pour monter une arnaque à l’assurance mais ce n’est pas du gout du détective muet mais redoutable Fox Terrier qui décide de mener son enquête. Il suit Papu à Lourdes, terre de miracles mais surout d’embrouilles en tout genre.
Le réalisateur: après Un drole de Paroissien, l’iconoclaste Jean Pierre Mocky continue de gratter là ou ca fait mal. Il se moque donc allégrement et sans grande nuance (sa marque de fabrique) du commerce autour de la religion. Prolifique et prêt à tout pour tourner, Jean Pierre Mocky n’a jamais eu les honneurs des prix mais a toujours soutenu une cadence pour sortir des comédies sur les travers de ses contemporains. Parfois réussis, Mocky est surtout un as pour réunir des stars dans ses projets les plus fous et fauchés.
L’anecdote: avec son scénario, Jean Pierre Mocky a réellement demandé aux autorités religieuses de Lourdes s’il pouvait tourner là bas. Evidemment, l’acidité du scénario n’est pas passée inapercue. Le réalisateur essuie un refus mais a tout de même tourné de manière illégale dans le célèbre sanctuaire. Quel coquin…
Les acteurs: Le trio est très prestigieux. Michel Serrault est muet mais il en fait des tonnes. Jean Poiret est affreux sale et méchant. Ce sera la dernière fois que les deux hommes feront les clowns ensemble. Au milieu des deux fanfarons, Jeanne Moreau est parfaite en ancienne prostituée qui voit sa foi mise à rude épreuve. On remarquera dans le rôle de l’abbé tenté par la chaire, Marc Maury, ancien sportif devenu le speaker des grandes compétitions internationales…
Pourquoi on aime: Jean Pierre Mocky n’est pas le cinéaste convenable et poli. Cet homme a toujours été le poil à gratter du cinéma français. Les régles du cinéma l’ennuient. Le bon gout n’a pas souvent le droit de citer chez lui. Mais son sens de la farce fait toujours plaisir. Il a ce style bien franchouillard: combattif et un peu anarchiste. Le Miraculé réunit donc une galerie de personnages caricaturaux pour emmerder les pélerins, les biens pensants et les catholiques. La vulgarité comme arme contre l’hypocrisie. Ca marchait bien à cette époque.