A Birmingham, Ben et Gus deux tueurs à gages, attendent leur prochain contrat et le nom de leur future victime. Mais cette attente est longue et oppressante. Pour « tuer » le temps, ils parlent sans communiquer, de tout et de rien. L’inattendu survient alors : la descente d’un monte-plats avec à l’intérieur, des commandes exotiques et absurdes.
Le duo, incarné par des comédiens d’âge mûr, dévoilent au fur et à mesure leurs petites habitudes, leurs failles, leurs angoisses et leurs engueulades. Jacques Boudet et Maxime Lombard forment un couple à la fois inquiétant et touchant. La complicité de ces deux personnages atypiques révèle toute l’absurdité et l’effroi de ce huis-clos, mêlant le rire et le tragique. La mise en scène, sobre et intime les confine dans cette promiscuité. Les jeux de lumière magnifient les dialogues et met en valeur la puissance des mots.
Ici, le pouvoir est au cœur de l’action avec un chef invisible qui délivre des ordres implacables, matérialisé spatialement par le monte-plats. Ce troisième personnage qui n’a pas de visage, incarne une présence déshumanisée. Ce pouvoir est aussi symbolisé par le son omniprésent qui brise inexorablement la complicité du duo. Chaque commande ponctue le récit, interpelle les personnages, les sort de leurs silences. La tension va crescendo jusqu’à la fin inéluctable des personnages…
Laissez-vous surprendre par cette farce métaphysique entre burlesque et tragique.
Jusqu’au 10 janvier 2016
Le Théâtre de Poche-Montparnasse
Le Monte-plats
Traduction : Eric Kahane
Mise en scène : Christophe Gand
Avec : Jacques Boudet ; Maxime Lombard