Art-scène, Danse

Le parlement des invisibles, Anne Collod, Arsenal, Metz

Le Parlement des invisibles_cop_Laurent Philippe (4)

Une pièce chorégraphique qui questionne l’influence des morts sur les corps vivants et qui réactive la puissance de la gestualité expressionniste.

Dès le début, la nouvelle pièce d’Anne Collod nous plonge dans une ambiance sombre et captivante dans laquelle vaguent des corps-squelettes. Des silhouettes abstraites, des mouvements précis et stylisés : tout évoque clairement une ambiance expressionniste, dont l’intensité est redoublée par des projections sur les rideaux noirs du fond et sur des écrans-miroirs portés par les danseurs.

Cette référence historique assumée par une abstraction géométrique extrême est le fil conducteur de la pièce, dans laquelle les corps des danseurs figurent la vie et la mort, leurs possibilités représentatives, leurs dialogues discontinus et imparfaits.

Le parlement des invisibles travaille le concept de vitalisme (la séquence carnavalesque en est l’apogée), sa survivance à un siècle de distance ; elle questionne le sens que ce courant philosophique peut acquérir aujourd’hui.

En travaillant différentes couches et qualités d’images, le flou des corps dans l’obscurité, l’ambiance de mystère associée à la puissance des compositions de Camille Sain-Saëns reprises par Pierre-Yves Macé, Anne Collod pousse le spectateur à un effort constant de compréhension des actions jouées sur scène et le surprend par moment avec des images puissantes et énigmatiques.

La force conceptuelle de l’expressionnisme est ici réactivée comme image pure.

 

 

 

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