Et je ne fus pas déçu!Les gens chagrins me diront que j’étais pourtant un âne et que rien en regardant le nom des auteurs, j’aurai pu me dire qu’il y avait de quoi être rassuré. C’est vrai, c’est vrai, j’en conviens. Fabien Nury n’est pas le plus mauvais des scénaristes actuels. Voilà un garçon à qui l’on doit: « Il était une fois en France », « West » pour ne siter que ces 2 brillantes séries. D’ailleurs la référence à ces séries figure sous forme de styker sur le tome 1 de Silas Corey…Oui vraiment j’ai de la merde dans les yeux. Je préfère l’écrire avant que cette pensée ne vous traverse l’esprit!Pour ce qui est du dessinateur, on retiendra les excellentes aventures de Belladone parues chez Soleil voilà quelques années. Une sorte de d’Artagnan en jupon. Une bonne BD d’aventure, vivante et pleine d’humour. On retiendra aussi son Sinbad concocté avec Arleston, le papa de Lanfeust.
Donc, que nous proposent ces 2 pointures? Silas Corey est une sorte de James Bond français en pleine Première Guerre Mondiale. A l’heure où l’on célèbre le centenaire de la Der des Der, les auteurs sont un peu à côté des tranchées et des massacres de la geurre de position, même si notre héros a vécu l’enfer des poilus (il aurait été touché par trois balles allemandes). Réformé, un brin cynique (peut-être après ce que la guerre lui a fait endurer…?) Silas Corey a semble-t-il travaillé pour le 2ème bureau. Clémenceau a la tête du quotidien « l’homme enchaîné », (un sacré canard!) l’engage afin de retrouver un journaliste qui détiendrait un document capable de lui permettre de renverser le gouvernement en place et lui permettrait de revenir aux affaires.
Silas, avec l’aide de son serviteur anamite prénommé Nam, fera tout pour retrouver le document. Le duo est assez classique, rappelant même celui que formait P.Sellers et Kato dans la série des « Panthère rose ». La comparaison s’arrête là, Silas Corey est beaucoup moins gaffeur que l’inspecteur Clouseau. Silas Corey, c’est l’homme de Clémenceau sans la petite moustache et les 2 compères. Lui n’en a qu’un et ce n’est pas tout à fait un gaulois pur-sang, comme Pujol et Terrasson. Nury, qui avait participé à l’élaboration du scénario du film, « les brigades du tigre », renoue avec la période et certains protagonistes et part dans une toute autre direction.
Corey n’est pas aussi pur, investi et droit que les hommes de Clémenceau. Il fera monter les enchères embauché par le 2ème bureau, Clémenceau, mais aussi une vielle dame qui a fait sa fortune en vendant de l’armement à l’ensemble des bélligérants…
Jusqu’où iront les scrupules de Corey? Qu’a-t-il vécu avec cette jeune aviatrice qui est sur ces traces? Ce document serait-il en mesure de stopper la guerre?Autant de questions qui trouveront des réponses à la fin du tome 2. Le récit est dense, bien fichu, tout public. Les auteurs donneront ou non une nouvelle aventure à Corey ou pas en tout cas le héros à l’étoffe pour s’installer dans le petit monde des grands héros de BD. Longue vie à Corey si les histoires gardent cette tenue!
2 tomes chez Glenat – 64 pages