Monument du manga, Le Sommet des Dieux devient un film d’animation très attachant qui nous fait croire au vertige grâce à la force du cinéma!
Le Sommet des Dieux échappe à la comparaison avec son modèle d’inspiration, la longue série de Jiro Taniguchi. Patrick Imbert le réalisateur ne veut pas copier le manga. Il prend un autre sentier qui nous mènera heureusement à la même émotion.
Car le film s’adresse au cœur. Tout comme la bédé. Le film n’est pas sur un exploit montagnard mais sur un personnage solitaire, obsédé et fascinant. Habu Joji est un roc que rien ne pourra percer. Un mystère autour d’un homme qui a décidé de se détacher de tout pour atteindre des sommets imprenables.
Ses compromis avec l’existence vont coûter cher mais son envie dépasse tout, y compris le jugement ou le préjugé. Le réalisateur vise juste avec une animation à la subtilité asiatique mais il profite du cinéma pour donner de la perspective au vertige dans lequel sont tombés les personnages de ce drame humain, d’une profondeur insoupçonnable.
Le décor de l’Himalaya est une fois de plus incroyable pour nous faire sentir la condition humaine. Le dessin imite la réalité mais nous fait ressentir les atermoiements des alpinistes face à la violence de l’effort, l’enfer intérieur et le dépassement de soi.
Avec ses armes, le dessin animé est respectueux du matériel original mais profite du septième art. La musique. Le cadrage. Les lumières. On y est et on doit applaudir cette animation douce, presque tendre alors qu’elle décrit des hommes aliénés par des rêves fous et dangereux.
Le dessin animé est spectaculaire. Par son humanité. On est bouleversés alors que tout est un artifice. Toujours un exploit à saluer.
Au cinéma le 22 septembre 2021
Wild Bunch Distribution
Genre : Aventure, animation
Réalisateur : Patrick Imbert
Œuvre originale :Jiro Taniguchi, Baku Yumemakura
Pays : France
Durée : 1h30