Dans ses pages, je défends le cinéma bis, les jolis ratés du cinéma et tout ce qui pourrait ressembler à de la contre culture un peu bienveillante, un peu originale, un peu déviante, un peu génial en réalité. C’est ce que fait à sa manière si virtuose le bien nommé, Carpenter Brut!
Derrière ce nom qui rappelle bien évidiemment le pape de l’horreur, John Carpenter, il y a encore un petit surdoué de l’électro bien de chez nous, Franck Hueso. C’est sûrement dans les films de Carpenter que le jeune homme a fait sa culture musicale.
Son style rappelle un peu les grandes figures du genre, Daft Punk ou Justice! Ses clips jouent eux aussi sur les mythes de la série B des années 80. C’est coloré. C’est déluré. Et ce sont dans les détails que s’apprécient la musique de Carpenter Brut.
Le type s’est donc forgé une solide réputation. Il a sorti d’abord des EP. Puis un live. Désormais c’est peut être son premier effort sur longue durée. 32 minutes de musique sensationnelle. C’est à dire qu’il joue sur nos sentiments et nos mélancolies.
Imaginé comme une bande originale d’un film douteux, le disque nous envoie sur la planète des faux raccords, des effets gore et des belles pépées. L’instrumentation ne fait pas dans la demi mesure. Les arrangements ne recherchent que l’efficacité. Cela donne une espèce de heavy metal monté sur des beats et de gros synthétiseurs piqués dans un musée d’histoire de l’art. Tout ca sur un fond de disco et de funk!
Ca va donc plaire aux trentenaires et aux quadras. Ca pourrait faire danser cette barrique de Tarantino. Cinématographique à souhait, le musicien fabrique une musique puissante et kitsch en même temps. Carpenter Brut s’applique à faire le plus eighties et faussement mainstream. C’est assez rigolo et plus que jubilatoire. Bref, ce disque est la bande originale de tout amateur de nanar et série B!
No quarter – 2018