De tous les minets à moustache qui hantent désormais la pop française et la chanson à texte, Voyou a su se différencier avec un sens de la mélodie assez incroyable et une fraicheur que l’on connait peu dans nos contrées.
Ce premier album confirme tout le bien que l’on pensait du blondinet. Il semble avoir tout compris à la pop. Les refrains sont craquants tout comme les paroles faussement naïves. Lillois de 28 ans, Thibaud Vanhooland alias Voyou est un pur rayon de soleil dans la production nationale.
Il faut traverser la Manche (jusqu’au 29 mars, c’est encore possible), pour trouver quelques comparaisons. On pense à Blur et toute une partie de la britpop, moins lads, plus ironique et toujours sensible aux petites choses qui représentent finalement bien plus.
Ces chansons sont des petites chroniques, jolies et parfaitement maîtrisées. Le jeune homme ne cherche plus à démontrer son talent. Son disque est pensé avec un sens du détail (des références à la bd nous rappellent qu’il a grandi à coté de la Belgique, grosse terre de musique) et un gout pour la modernité assez précieux. Dans l’air du temps, il sait aussi s’échapper vers un classicisme qui ne manque jamais d’élégance (le mélancolique Il neige).
Mais il y a toujours la touche électro (le gars invite Yelle, ce qui n’est pas donné à tout le monde) qui se déclenche assez souvent. Voyou trouve l’équilibre et multiplie les titres avec fierté et enthousiasme. C’est le disque qui bêtement donne la patate. Juste pour cela, en période glaciale, Les Bruits de la Ville devient essentiel!
Entreprise – 2019