Pendant un an, l’irremplaçable Riad Sattouf décrit le quotidien de la mignonne Esther, petite fille de son époque !
Croquer le quotidien, c’est le plaisir de l’excellent Riad Sattouf. La vie secrète des jeunes a montré l’acuité de son regard sur le monde contemporain. En quelques cases, il atteint des sommets de la satire hilarante mais aussi grinçante.
Cette fois ci le dessinateur s’intéresse à une jeune en particulier. Elle s’appelle Esther. Elle a une dizaine d’années. Elle joue avec deux copines, Eugénie et Cassandre. Elle kiffe Kendji Girac. Elle rigole devant Touche pas à Mon Poste.
C’est une enfant qui appréhende son monde avec toute son innocence que le dessin retranscrit parfaitement. La légèreté du coup de crayon de Sattouf s’oppose idéalement à la rudesse du monde et de l’expérience de la vie.
C’est drôle et l’auteur refuse toute amertume, préférant assumé pleinement la candeur de la petite fille qui se raconte. On découvre donc les coups durs dans les cours de récré, les rancunes tenaces et les garçons qui ne pensent qu’à ça.
Entre l’école et la colonie de vacances, Esther fait des découvertes exceptionnelles, admire ses copines qui dansent comme Beyoncé. Elle observe les préados qui portent la doudoune de Maître Gims ou qui se coiffent comme des footballers.
Difficile de ne pas rire ou s’inquiéter devant ce petit monde qui imite déjà les espoirs et les médiocrités des grands. Mais une fois de plus, on ne peut être insensible à cette description délicate mais sans concession de l’enfance parisienne. Une année avec Esther est en réalité un bon moment de lecture à partager entre parents et même avec les plus jeunes ! D’ailleurs il faut signaler l’excellente édition. C’est un très beau cadeau pour toutes les générations.
Allary editions – 54 pages