Tout d’abord parce que Valérie Lemaire est rigoureuse dans sa reconstitution historique. On voit que le récit est documenté. En outre, elle a su donné à cette histoire le souffle de la tragédie russe. Je suis sûr qu’un Tolstoi ou un Dostoievski ne renierait pas une telle histoire (je m’emporte sûrement un peu mais il est vrai que j’ai passé un très bon moment…).
Et puis Olivier Neuray retourne à ses premières amours. On se souvient de l’excellente histoire « Nuit Blanche » écrite avec Yann dans les années 90 pour les éditions Glénat. Là aussi, le romantisme russe flottait déjà sur l’intrigue à laquelle Neuray avait su donner tout son talent. Il avait abandonné la steppe avec lesaventures de Lloyd Singer, polard passé un peu inaperçu malgré la reprise en différentes éditions. Il revient dans le froid sibérien pour notre plus grand plaisir.
Dans « les cosaques de Hitler », nous ne sommes plus aux prémices de la Révolution d’octobre, mais dans les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale. Des cosaques anciens « russes blancs » se sont mis au service des armées allemandes afin de se libérer du joug du tyran Staline. A la fin de la guerre, les voilà prisonniers des anglais et au milieu des négociations de Yalta. Ils s’en remettent à leurs geoliers éspérant le salut qu’ils méritent.
Qu’est-il arrivé à ces cosaques qui font toute confiance à leurs gardiens britanniques? Pourquoi l’histoire débute-t-elle par un suicide en Angleterre? Que deviendra la belle Macha? Cette histoire résume à elle seule le bras de fer qui se joua à la fin de la guerre entre les différents alliés et qui annonce la naissance de la guerre froide. En parallèle, la petite histoire nous parle des passions humaines qui à leur échelle peuvent aussi faire des ravages…
2 tomes de 48 pages chez Casterman