Pas facile d’avoir une vie toute simple!
Grand prix Jean Giono, le dernier roman de Fouad Laroui part d’une très belle intention: l’éloge de la simplicité. L’abandon au temps qui passe, aux besoins les plus basiques, aux plaisirs pudiques d’une existence dépouillée de toute contrainte.
C’est ce qui arrive à Adam Sijilmassi. Il passait sa vie dans les avions entre l’Asie et le Maroc. Un jour, il décide de rentrer chez lui à pied de l’aéroport. Cela prend les allures d’un cataclysme. Un type en cravate veut marcher. Prendre son temps. Ce n’est pas normal. Pour le reste des Marocains. On le soupçonne. On l’interroge. Adam en a marre!
Il veut tout quitter. Sa vie d’ingénieur lui semble bien dérisoire. Son mariage n’est qu’un mirage social. Il veut retourner aux sources. Ce qui va lui poser tout de même un certain nombre de problèmes. Il y a un ton autobiographique chez cet écrivain truculent, marocain vivant aux Pays Bas.
Il fut lui même ingénieur. Il a peut être connu un « Burn Out » similaire. Il a trouvé aussi la solution dans les mots et la lecture. L’idée est bonne. A une époque où la décroissance fait recette, les conséquences d’un tel choix ne manquent pas de piquant.
L’écriture du romancier est assez pétillante mais hélas, à la moitié du roman, cela s’étire sur la reconstruction du héros, à la recherche de ses racines et d’une philosophie. Coincé entre différents extrémismes, le conte est un peu trop démonstratif malgré quelques dialogues bien sentis. L’humour s’étiole au fil des pages. C’est un peu pesant à la fin. Même décevant.
Heureusement il y a l’intention, toujours humaniste et rassurante!
Julliard – 330 pages