Pour la plupart d’entre vous, les vacances sont finies et bien finies. Voici un livre qui vous en rappellera certaines sensations. La chaleur, l’eau, les repas entre amis qui traînent, les apéritifs sur la terrasse à n’en plus finir. Les retrouvailles, chaleureuses ou distantes.
Franny Post est écrivain et un peu journaliste. Dans la mode. Elle est aussi new-yorkaise dans l’âme, et presque sexagénaire. Franny Post aime régenter, décider, préparer. Faire ce qui est le mieux pour sa famille et ses amis.
Cet été, Franny et Jim vont fêter leurs trente-cinq ans de mariage. Et le diplôme de leur fille Sylvia. Ça vaut bien deux semaines de vacances à Majorque. Une amie leur a prêté une somptueuse villa avec piscine sur les hauteurs de Palma. Tout devrait se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais voici qu’arrivent Charles, le meilleur –et seul ?- ami de Franny. Accompagné de son mari, Lawrence, ils sont présents mais la tête ailleurs. Un bébé : c’est ce dont ils rêvent et qu’ils attendent fébrilement.
Et voici que débarque Bobby, le fils aîné de Franny et Jim, archétype du raté. Accompagné de sa compagne Carmen, véritable erreur de casting dans ce huis clos.
L’ensemble pourrait paraître très convenu. Est-ce du premier degré, du second degré ? Ces deux gays quinquagénaires à la recherche d’une lesbienne allaitante, qui leur fournirait du lait maternel frais pour leur futur bébé, suscitent un certain agacement. On se croirait dans les pires clichés de la nouvelle génération homo.
Quant à la fille de Franny et Jim, ado mal dégrossie, elle ne semble pas franchement ravie d’être là. Classique. Mais le personnage de Franny, pivot et lien entre tous, est particulièrement touchant. Tout comme Carmen, fille simple et méprisée par ces bobos parfois insupportables.
L’écriture est assez simple mais le style intéressant. L’auteur choisit en effet d’utiliser régulièrement la troisième personne pour chacun des personnages, mais comme s’il s’agissait d’extraits de journaux intimes. L’histoire est divisée en chapitres, qui sont autant de jours durant lesquels la tension monte, les disputes éclatent mais aussi de nombreux événements comiques surviennent. Car oui, Les Vacanciers est drôle. Quiproquos, situations ridicules et risibles, cet ouvrage sans prétention est une parfaite lecture pour l’été. On a tous quelque chose de ces vacanciers-là.
Les vacanciers, Emma Straub, éditions 10/18, 280 pages