Un très bon roman qui exploite avec finesse les failles et les hontes inavouées des familles.
Ce roman n’est ni vraiment un polar, ni vraiment un thriller. Il prend place sur l’étagère des sagas familiales du grand monde. Les riches n’échappent pas aux drames du hasard. S’ensuivent alors mensonges et dissimulatons pour sauver l’image d’une dynastie… Le tragique n’en a que plus de saveur…
Ethan est le descendant d’une riche famille américaine Les Muller. Galeriste new-yorkais, il est appelé par un ami de son père, Tony Wexler, pour donner son avis sur des dessins trouvés dans un des appartements du parc immobilier familial. Ethan hésite puis suit Tony. La découverte est à peine croyable. Le dessin sur une feuille A4 est une œuvre aussi folle que belle. Mais l’incroyable demeure dans la quantité et la performance de l’oeuvre. L’appartement est rempli de cartons du sol au plafond. Dans chaque carton des feuilles remplies de dessins. Cela représente des milliers d’œuvres d’art. Derrière chaque feuille de papier un numéro qui permet à chaque feuille de prendre place sur ce qui se révèle être une immense carte mentale.
L’auteur est Victor Cracke. Malheureusement il a disparu de l’appartement. Le début s’articule autour de la recherche de cet artiste énigmatique . L’écriture prend des accents de polar quand Ethan, narrateur, est appelé par un ancien flic à la retraite. Certains visages d’enfants représentés par Victor Cracke sont les copies conformes d’enfants assassinés. Plongé dans les enquêtes passées, Ethan aidera le flic à progresser dans le dénouement de l’enquête et découvrira parallèlement que son histoire familiale est en lien direct avec bien des traumatismes et des détresses affectives d’une rare cruauté.
L’écriture est de qualité. Les analyses psychologiques des personnages, le regard sur le milieu de l’art contemporain et notre société sont pertinents. Une jolie plume. A lire.
point – 474 pages