Un trio fait remonter des temps anciens vivre un blues rock venu d’un temps lointain. Leur combat nous prend aux tripes.
Le son monte petit à petit. On identifie alors un riff de guitare ciselé qui met en place une rythmique bien classique où va pouvoir se lover une voix qui a visiblement mangé du caillou, bu du whisky et avalé pas mal de cigarettes. Bienvenue dans l’antre du bon vieux rock old school!
Le virtuose de la six cordes, Joe Bonamassa, est fan de Simo, groupe venu de Nashville, terre de traditions musicales qui fait rêver les rockers du Monde entier. Strange Blues ouvre cet album vintage mais il n’est pas si étrange que ça! Il convoque simplement Cream et quelques trios surpuissants des années 60 et 70!
Né à Chicago autre haut lieu de la musique, JD Simo est donc la (jeune) pièce maîtresse de ce groupe électrisé par les mythes de la six cordes. On a vraiment l’impression de retrouver la grande période d’Hendrix ou Clapton, lorsque les musiciens exploraient toutes les propositions de la six cordes.
Sa guitare varie entre saturation, accélérations, passages héroïques et délicates intentions. Petit malin, avec son batteur et son bassiste, il ne se lance pas dans de grandes démonstrations. Il n’oublie pas de composer des chansons brillantes et clinquantes. Il y a bien entendu des solos « monstrueux » mais ce n’est jamais sans fin. Une seule chanson court après les dix minutes. Les autres tournent autour des trois minutes ce qui est assez rare chez les surdoués de la guitare électriques. Sur scène, le groupe serait nettement plus prolixe mais ici, ils font un vrai disque rythmé et réfléchi.
Cette clairvoyance sur la patience de l’auditeur prouve toute l’intelligence du trio qui ne révolutionne rien mais semble beaucoup s’amuser à voyager dans le temps.
Mascot Provogue – 2016