Il faut aimer Penelope Cruz pour voir L’immensità ! C’est la première et quasi unique condition pour découvrir ce drame vintage, fait pour l’actrice. Elle est belle. Elle rayonne. Elle danse. Elle chante. Elle rit. Elle pleure. Elle console. Elle fume. Elle boit…
Elle joue une maman délaissée dans une Italie machiste des années 70. Elle s’occupe de ses trois enfants dans son appartement tout neuf et très bien meublé. Son mari va voir ailleurs alors elle devient la meilleure des mamans. Surtout pour sa fille Adri, qui se demande si elle n’est pas la fille d’un extraterrestre car elle s’est trompée de corps.
Les deux femmes vont donc se lier dans une famille qui se délie. En 2002, on avait adoré Respiro de Emmanuele Crialese, déjà un portrait de femme dans une Italie cadenassée par les conventions. Ici, il tente de parler d’identité sexuelle mais se fait rattraper par le charisme incroyable de sa comédienne.
L’Espagnole semble vouloir rivaliser avec Monica Vitti et toutes les autres femmes fortes du cinéma italien. Honnêtement, elle y arrive très bien, aidée par un cinéaste subjugué par la beauté et le talent. On y croit parfaitement : Penelope Cruz est lumineuse, comme un film de son ami Pedro Almodovar.
Reste que le film finit par effleurer les sujets qu’il veut aborder. La petite Adri, inquiète par son identité, devient un faire-valoir. Le père n’est qu’un gros cliché sur pattes. La famille se comporte comme une mafia féminine. La dénonciation d’une société autoritaire deviendrait cliché s’il n’y avait l’élégance de la reconstitution des années 70 et une mise en scène enlevée. La débauche d’énergie de la comédienne principale finit par devenir le seul sujet du film. Heureusement pour nous, le talent de Penelope Cruz est immense.
Sortie le 11 janvier 2023
Pathé
1h 37min