Ca faisait très longtemps que l’on avait entendu des textes aussi poétiques, amusants et mélancoliques. Andoni Iturrioz ex « Je rigole » file la banane!
Son nom basque a décidé de s’étaler plus que ce drôle de nom « Je rigole ». Un premier disque remarqué au titre délicieux: « Qui chante le matin le matin est peut être un oiseau ». Des rencontres. Deux années écoulées et revoilà ce drôle de musicien qui a décidé de mettre en avant des textes aussi farfelus que lyriques. L’insolitude est une vague de folie dans le monde poli de la chanson française.
Pourtant son orchestration est chaotique. Mais n’oublie pas d’être mélodieuse! Il ne souffre de solitude: il est aidé par une contrebasse, une clarinettes, une batterie et une guitare plutôt discrète, un fil suspendu dans une musique hybride.
En fonction des humeurs et des idées, la musique est sensible et très impressionnante!
Ca nous change de la production habituelle. Plus encore, ce sont l’importance du texte, l’exigence de la parole et l’humour aigre doux du chanteur, qui n’hésite pas à titiller nos oreilles et quelques préjugés, qui soulèvent l’album vers un inconnu assez agréable. Il y a pas mal de surprises dans ce disque qui pourrait rappeler une version un peu plus marginale des Têtes Raides, La Tordue ou encore les Ogres.
L’amour du verbe submerge tout. En plus de convoquer les voyous de la chanson à texte, son goût pour la parole est le même qu’un Allain Leprest: le coeur est à vif. Le mot est vivant. L’incarnation de l’émotion enveloppe les notes de musique. C’est très beau. Et touchant. Ultra sensible ce disque est un drôle d’objet où la parole est d’or!
Musicast – 2014